il y eut deux paroisses dans cette communauté.
- La plus ancienne était sous le vocable de saint Jean-Baptiste; elle remontait certainement au XIe siècle pour le moins, et était la paroisse primitive du bourg d'Aspres. Elle existait encore en 1516, mais extrêmement maltraitée par les guerres de religion, elle avait disparu cent ans plus tard.
-La seconde, située également dans le bourg d'Aspres, était la chapelle du prieuré dont il sera parlé tout à l'heure ; elle était sous le vocable de saint Géraud, était déjà paroissiale en 1516, et après la suppression de celle de Saint-Jean-Baptiste, elle devint l'unique paroisse d'Aspres.
- A cette époque il y avait à Aspres trois chapelles, dont l'une était sous le vocable de saint Michel; les titres des autres ne me sont pas connus ; en 1661, il n'en existait plus que deux, celles de Saint-Philibert et de l'Assomption; en 1708, leur nombre était fort augmenté, elles étaient dédiées à saint Jacques et saint Philippe, saint Michel, saint Mayme, sainte Madeleine, sainte Catherine, sainte Madeleine Pérolliére et Furmeyère, fondée vraisemblablement par les seigneurs de Furmeyer; enfin deux dernières portaient le nom des Chabert et des Sigoin leurs fondateurs. Il existait dans la communauté d'Aspres un prieuré conventuel important; il appartenait à l'abbaye de Saint-Géraud d'Aurillac et était lui-même sous le titre de Saint-Géraud. Fondé au XIe siècle, il resta conventuel jusqu'aux guerres de religion, étendit sa juridiction spirituelle sur plusieurs prieurés inférieurs dont il sera parlé en leur lieu ; le prieur était coseigneur d'Aspres et de Montbrand, collateur de la cure de Saint-Géraud et même probablement de celle de Saint-Jean-Baptiste, et décimateur principal de la paroisse. Ruiné pendant les guerres de religion, le prieuré de Saint-Géraud ne se releva pas depuis et ne fut plus qu'un simple bénéfice,
- La paroisse d'Aspres faisait partie de l'archiprêtré du Gapençais.
L'ordre de Saint-Jean de Jérusalem avait, au XIIIe siècle, des possessions dans le territoire d'Aspres.
Il y avait à Aspres un hôpital et une maladrerie situés tous les deux dans le bourg d'Aspres; la seconde datait au moins de 1274; le premier, en 1447, était qualifié d'antiquitus fondatus.
La voie romaine de Gap à Die traversait le territoire d'Aspres; au lieu dit la Beaumette était une station qui portait le nom de Mons-Seleuci, à cause du bourg de ce nom, aujourd'hui la Bâtie-Mont-Saléon, qui en était peu éloigné. Au XIIIe siècle, le prieur d'Aspres avait une juridiction nommée curia asperensis, et partageait le droit de justice avec le Dauphin. En 1789, cette juridiction fort réduite s'exerçait à Veynes, avec appel an vibailli de Gap
Le haut domaine appartint d'abord aux comtes de Die, puis, à la fin du XIIe siècle ou au commencement du suivant, aux Dauphins; cependant, jusqu'en 1342 au moins, le comte de Provence percevait 10 tournois d'argent, à Aspres, comme signe de suzeraineté.
L'évêque de Gap avait aussi une part du fief d'Aspres, à laquelle il associa le comte de Provence le 1er mai 1281
- Le prieur d'Aspres était également coseigneur de cette terre; sa part était évaluée, avant le XVIe siècle, à la moitié environ.
Le 25 septembre 1314, Jean II, dauphin, accorda aux habitants d'Aspres des privilèges pour leurs foires et marchés.
1190, avril , Guillaume, comte de Forcalquier, est à Aspres
1237, 1er juin, Guigues, dauphin, et sa mère Béatrix, sont à Aspres
1314, 3 septembre, transaction entre les habitants d'Aspres et le Dauphin, par laquelle les premiers s'engagent à donner au second cent sous pour sauvegarde et 50 soldats chaque année, et reconnaissent sa juridiction
25 septembre, le Dauphin leur accorde la liberté de commercer et l'exemption de tout péage
1322, 24 avril, Guigues VIII passe à Aspres
1359, 22 janvier, transaction nouvelle entre le Dauphin, les habitants et le prieur d'Aspres, confirmant celle du 3 septembre 1314
1555, 11 octobre, le cardinal de Lorraine couche à Aspres.
D'après des sceaux de 1273 et 1279, le prieuré d'Aspres avait pour armoiries : quatre coquilles de Saint-Jacques posées en losange.
REVILLASC (Girard de), sieur de Darnes, né le 25 juin 1561, mort le 6 janvier 1650, capitaine, s'attacha à la fortune de la Valette, puis d'Ornano, fut gouverneur du Pont-Saint-Esprit, du Château-Trompette, à Bordeaux, puis enfin de Moras. La famille de Revillase a produit un grand nombre de capitaines, de prieurs et de conseillers, au parlement de Grenoble.
BONNOIT (A. et I. de). Une commune bénédictine avant la Révolution. Villa de Asperis. Paris, de Soye, 1884, in-8°.