TABLEAU HISTORIQUE DES HAUTES-ALPES
MANDEMENT DE LA BATIE.

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LA BATIE-NEUVE

État ecclésial:

En 1152 une bulle papale confirme aux moines italiens de Bréma l'église de Monte Rovoreo, aujourd'hui Montreviol, hameau de la Bâtie-Neuve. Il est possible qu'au XIIe siècle une église paroissiale commune entre la Bâtie-Neuve et la Bâtie-Vieille fût située dans ce hameau; il y a cependant des réserves à faire relativement à l'authenticité de cette bulle.
-La paroisse de la Bâtie-Neuve, sous le vocable de saint Pancrace, remonte au moins au XIIIe siècle. En 1516 il y avait, lion loin du village, une chapelle de Saint-Pancrace, but de pèlerinage pour les populations environnantes.
En 1616 elle existait encore et, en outre, on avait fondé dans cette église une chapelle de Sainte-Marie-Madeleine.
En 1708 nous en trouvons quatre nouvelles, celles de Notre-Dame-de-Consolation, de Notre-Dame-de-Confort, de Sainte-Catherine, et une dernière fondée par Marguerite Argence.
- Il existait autrefois, dans cette paroisse, un prieuré de Notre-Dame-de-Tournefort; je ne sais de quelle abbaye il dépendait. Ruiné pendant les guerres de religion, il fut réduit en simple chapellenie et uni à la cure (1616).
-L'évêque de Gap était collateur de la cure et principal déciniateur de la paroisse. Jusqu'en 1516 la Bâtie-Neuve avait fait partie de l'archiprêtré du Champsaur; avant l576 il fut uni pour toujours à celui du Gapençais.

Ordres hospitalier:

- L'ordre de Saint-Jean de Jérusalem possédait à la Bâtie-Neuve quelques revenus dont le commandeur de Gap fit hommage au Dauphin le 27 juillet 1560.

Hôpitaux:

- Un hôpital pour les pèlerins était joint à la chapelle de Saint-Pancrace ; depuis le XVe siècle, pour le moins, il fut administré par les moines de l'abbaye de Boscodon.

Administration et Justice:

Jusqu'au XVe siécle, la Bâtie-Neuve dépendit de la châtellenie du Champsaur et du bailliage du Graisivaudan; en 1463 on l'avait joint à celui de Gap. L'évèque prétendait avec raisoin, à cette époque, que le hameau de Montreviol devait également dépendre du Gapençais, et il eut, en définitive, gain de cause contre les officiers delphinaux, qui voulaient le rattacher au Champsaur. Ce prélat avait à la Bâtie une juridiction seigneuriale qu'il exerçait par le juge des châteaux épiscopaux, résidant à Gap au XVIIe siècle, et dont les jugements pouvaient être portés en appel au vibailliage delphinal. La Bâtie-Neuve dépendait de l'élection et de la subdélégation de Gap.

État féodal:

L'évêque de Gap était, depuis une époque fort ancienne, seigneur de la Bâtie; en 1591 il fut obligé de le vendre à Étienne de Bonne d'Auriac, pour payer les dettes contractées pendant les guerres de religion.

  • - Étienne de Bonne d'Auriac, 1594-1631
    - Alexandre, 1632-1650
    - Catherine, sa fille, épouse de Roger d'Hostun, 1660-1685
    - François de Neuville-Villeroy retient cette terre pour les reprises de sa tante, Marie de Neuville, femme d'Alexandre de Bonne, dont il est héritier, et la vend à Mathieu de Louvat, en 1720
    - Catherine de Louvat, épouse de César d'Agoult, 1748
    - Hippolyte-Auguste-Vinceslas, leur fils, 1789.
  • Histoire:

    - 1255, 23 juin, Othon, évêque de Gap, s'oblige vis-à-vis du Dauphin, du chapitre et des habitants de Gap, de démolir, dans les huit jours, le château qu'il possédait à Tournefort, prés de la Bâtie.
    - 1574, Balthazard de Comboursier, seigneur du Monètier, s'empare, pour le roi, du château épiscopal de la Bâtie et y met garnison.
    - 1576, fin mai, il le brûle pour qu'il ne tombe pas entre les mains des protestants.
    - 1692, septembre, la Bâtie est incendié par les coureurs de l'armée du due de Savoie.

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