
TABLEAU HISTORIQUE DES HAUTES-ALPES
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SAINT-ANDRÉ-EN-BAUCHAINE (renomée FAURIE EN 1804)
État ecclésial:
Il y eut dans cette communauté trois paroisses différentes:
Notre-Dame du Villard. Depuis 1183, au moins, cette
paroisse existait sous le titre de Sainte-Marie du Bauchaine ou de Notre-Dame
du Villard. Deux chapelles de Saint-Claude et Saint-Jean y avaient été
fondées avant 1516; il n’en subsistait plus qu’une seule, dont le
titre n’est pas connu, en 1616. Cette paroisse fut supprimée vers 1620.
- La Rochette. La paroisse de la Rochette était aussi
ancienne que la précédente ; elle était sous le vocable
de saint Jean. En 1608 la Rochette n’étant plus habitée que
par quatre ou cinq familles, on supprima la paroisse et on l’unit à
celle de Saint-André, dont je vais parler; ce ne fut pas cependant
sans difficulté : la cure de la Rochette fut rétablie et reparaît
encore en 1616 et en 1642; à partir de cette dernière
époque elle disparaît pour toujours.
- Saint-André. Cette paroisse est de création
récente, elle est Postérieure à 1616; mais, dès
l359, une chapelle de Saint-André existait dans ce village. La paroisse
nouvelle fut formée de la réunion des paroisses supprimées
de Notre-Dame et de la Rochette, et prit le vocable de saint André,
Notre-Dame et saint Valentin. En 1708 une chapelle de Saint-Jean existait
au hameau de La Seille. La cure de Saint-André était à
la collation de l’évêque de Gap; les Chartreux de Durbon et
le prieur de Notre-Dame s’en partageaient les dîmes. Elle dépendait
de l’archiprêtré du Gapençais.
- L’abbaye d’Aurillac possédait, dans cette communauté,
un prieuré sous le titre de Notre-Dame du Villard; il existait
sous ce nom dès le XIIIe siècle et n’était pas encore
supprimé en 1708. La chapelle de ce prieuré était
paroissiale.
Hôpitaux:
- Une maladrerie existait, au XIVe Siècle, à
Saint-André-en-Bauchaine, sur le parcours de la route de Sisteron
à Grenoble, par la Croix-Haute.
Administration et Justice:
-Comme à Agnielles. Au XVIIe siècle le
nom de Saint-André était encore celui de la paroisse et du
fief, mais le principal centre de population était la Faurie,
nommé alors les Fauries. Ce nom est également celui de la
commune moderne. Le Dauphin vendit en 1535 à Simon de Montauban,
la juridiction de la paroisse de Notre-Dame.
État féodal:
- Le Bauchaine portait le titre de baronnie, tantôt
sous le nom de Bauchaine, tantôt sous celui de Saint-André;
plus anciennement les seigneurs portaient le nom de seigneurs du Bauchaîne
et de la Beaume-Noire; un de leurs châteaux était en effet
construit à l’entrée d’une caverne, et on en voit encore les
restes dominant l’ancienne route de la Croix-Haute. Le château de la
Rochette était également l’une de leurs possessions et ils
en prenaient parfois le titre; le 9 janvier 1334, Guillaume Artaud fait hommage
pour les châteaux de Saint-André, Saint-Julien, la Rochette,
la Beaume-Noire, Beaumugne et Montamat.
Les plus anciens possesseurs de Bauchaine furent les
comtes de Die dont la généalogie n’est pas très bien
connue.
Isoard était comte de Die en 1095.
Un autre Isoard, de 1149
à 1166; il eut un fils nommé Pierre-Isaard, qui paraît
être mort avant son père. De ces comtes, la suzeraineté
tomba entre les mains de la famille Artaud, qui descendait, par les femmes
des comtes de Die.
Roais, fille d’Isoard, soeur de Pierre-Isoard, fils du
dernier comte de Die, épousa Hugues, seigneur d’Aix (1176) et eut
pour fils Guillaume, qui porta le nom de Guillaume Artaud, 1199-1230
Isoard, 1239-1244
Raymond, 1244-1263
Reynaud, 1281-1319
Guillaume,
1319-1340
Isoard et Reynaud, 1344-1350
Dragonet, fils d’Isoard, 1365-1385
Raymond, fils de Reynaud, seigneur de la moitié du Bauchaine, 1377
Raymond, Louis et Isabelle, enfants de Dragonet, 1413-1439
Raymond,
fils de Raymond, 1463
Claude, 1500
Louis et Isabeau :1e le cette dernière
épouse, en 1501, Gaucher de Brancas Marguerite, leur fille, épouse
Jean de Pontevés en 1560
Michel de Pontevés, leur fils,
vend sa part du Bauchaine à François de Bonne-Lesdiguières
pour 10,125 écus, le 5 novembre 1592
Madeleine de Bonne épouse,
en 1595, Charles de Créqui
2e Louis, frère d’Isabeau, 1511-1543
Jean, 1543-1560
François et Jean, 1560
François et Louis,
fils de François; ce dernier teste, en 1573, en faveur de Charles
de Créqui, fils d’un premier mariage de Chrétienne d’Aguerre,
sa mère.
En 1626, par la mort de Lesdiguières, Charles de
Créqui réunit sur sa tète toute la seigneurie du Bauchaine,
sauf une petite part dont je parlerai ci-après.
- François de Bonne de Créqui, son fils, vend
le Bauchaine 42,000 livres à Laurent Prunier, en 1642
Gabriel
Prunier, 1660-1687
Nicolas, 1701
René-Ismidon, 1730-1765
Anne-Joséphine,
épouse de Nicolas-François de Langon, 1765-1789.
- Un petit fief, nommé Notre-Dame du Villard, avait
été détaché du Bauchaine en 1417:
il fut vendu
cette année-là par Louis et Isabelle Artaud de Montauban à
Raymond de Montauban, qui était probablement leur frère naturel
Parceval, son fils, l’augmenta de quelques acquisitions en 1491
Simon,
son fils, acquit du Dauphin la juridiction de cette terre en 1535
Gaspard,
son fils, vivait en 1519; il acheta à Michel de Pontevés tout
ce qu’il possédait à Notre-Dame du Villard, pour 500 écus
d’or, le 5 novembre 1592, et mourut en 1624
François, 1621-1640
François, 1680
Lucrèce, sa fille, épouse François
Robin, descendant du médecin du roi René de Provence, en
1710
Daniel, leur fils, 1740
David, qui se faisait nommer Robin du Villard
de Barbantane de la Picardière d’Artaud de Montauban de Montauban,
17512-1789.
Biographie:
- MONTAUBAN (Gaspard DE), seigneur du Villard, né vers
1545, mort à Grenoble en 1624, embrassa la carrière des armes
, servit d’abord dans les gardes de Charles IX, puis, s’étant converti
an protestantisme, il fut nommé gouverneur de la citadelle de la
Mure en 1580, maître de l’artillerie en Dauphiné en 1590, gouverneur
de Gap, de 1593 à 1619; il fut, en 1602, général au
service de Genève. Il assista Lesdiguières dans presque toutes
ses expéditions, fut député par la noblesse des Alpes
à tous les états de la province, et, par les protestants, à
plusieurs synodes.
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