TABLEAU HISTORIQUE DES HAUTES-ALPES

MANDEMENT DE GAP.

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GAP.

État ecclésial Ordres hospitalier Hôpitaux
Administration et Justice Histoire Séminaire Collège Protestants État féodal Industrie et Commerce
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Imprimerie
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Biographie
Bibliographie


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Séminaire:

- Le grand séminaire de Gap ne fut fondé qu'en 1710; d'abord établi à Tallard, il fut transporté à la Roche-des-Arnauds en 1712, et, peu d'années plus tard, à Gap, où il exista jusqu'à la Révolution.

Écoles:

- La ville avait, dés 1510, des, écoles publiques. Les Dominicains donnaient également de l'éducation à un certain nombre d'élèves. Il n'y avait pourtant aucun collège à Gap, et c'était à Embrun, à Avignon, à Orange, à Grenoble ou à Valence que les jeunes gens allaient recevoir l'instruction classique.

Hôpitaux:

Le plus ancien hôpital de Gap dont je connaisse la fondation, était celui de Saint-Martin, établi à la fin du XIe siècle par Étienne Samuel et Pierre de la Freissinouse aux portes de la ville; peu d'années après sa fondation il fut donné, à l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem, et devint le siège d'une commanderie.
- Une autre maison hospitalière sous le titre de Sainte-Madeleine, appartenait à l'ordre de Saint-Antoine antérieurement à 1198.
- Sur le col de Bayard une maison de refuge avec une chapelle sous le titre de Sainte-Madeleine, existait avant 1215; W. .. en était précepteur en 1215; maître Brun en 1224; en 1309 ces fonctions étaient remplies par Guillaume Reynier. Elle fut donnée au chapitre de Saint-Arnoul, dans le courant du xve siècle, et possédait quelques revenus à la Motte Charbillac et le mas de Mouren en Champsaur.
- Au XIVe siècle il y avait à Gap deux hôpitaux nommés de Giraud-Roger et de Peirerelis.
- L'hôpital de Sainte-Claire, qui est le seul existant actuellement, était déjà fondé avant 1516, sous le nom de Elcemosina vapincensis; il possédait, en 1708, une chapelle sous le vocable de sainte Claire. En 1736, Jean de Girard, gentilhomme, embrunais, lui fit de grandes libéralités et fit construire à ses frais une aile de cette maison pour servir de refuge à des orphelins. En 1789, les dames de Saint-Joseph dirigeaient l'hôpital de Gap, sous la surveillance des consuls. A la fin du XVIIe siècle beaucoup de petits hôpitaux du Gapençais et du Champsaur furent supprimés et leurs revenus unis à celui de Sainte-Claire.
- Dès le XIIe siècle une congrégation du Saint-Esprit avait été établie à Gap pour le soulagement des malades; elle existait encore au commencement du XVIe siècle.

Protestants:

Guillaume Farel fonda l'église protestante de Gap en 1561 ; en 1578 un temple fut construit, à l'aide de souscriptions, près de la porte Colombe, pour la somme de 400 florins; il fut démoli en vertu d'un arrêt du conseil du roi du 30 juillet 1685,

Voici la liste des ministres de l'église de Gap :

- Guillaume Farel et Pierre Raynaud, 1561-1562
- Jean Blanchard, 1562-1565
- Pierre l'Hostelier, 1567
- Michel de Mercure, 1577
- Étienne Noël,1578-1579
- Jean Nicolet, 1579
- Ennemond Falques, 1579-1580
- Jacques Abrard, 1580
- Huguies Mathieu, 1591
- Jean-Pierre Perrin, 1596-1599
- Jacques Barbier, 1599-1613
- David de Piotay, 1613-1620
- Abraham de Colignon, 1620
- Jean Vulson de la Colombière, 1620-1623
- David de Piotay, 1623
- Samuel Cherler, 1624-1659
- Jean Aymin, 1659
- Samuel Carle, 1660
- Élie Chion, 1660-1677
- Esprit Tholosan, 1677-1685.

Industrie et Commerce:

- Dès 1041 il y avait à partir du 8 septembre, à Gap, une foire qui durait huit jours; en 1444, Louis, dauphin, transféra dans cette ville la foire franche de la Saint-Martin qui se tenait auparavant dans le territoire de Montalquier.
- Le 18 avril 1334 les Lombards qui trafiquaient à Gap furent mis dans l'alternative de quitter cette ville ou d'acquitter une redevance au Dauphin.
- Au commencement du XVIe siècle, l'évêque de Gap établit le long du torrent de Bonne des fabriques de drap.

Monnaies:

- Il y eut à Gap, à l'époque mérovingienne, un atelier monétaire dont il reste un très petit nombre de produits.
- Au XIIe siècle les évêques usèrent du droit de frapper monnaie; ils émirent de petits derniers de bas aloi, imités de ceux de Vienne et du Puy. Cette fabrication, dont les produits sont rares, fut de courte durée ; cependant, le 21 août 1286, dans une transaction avec le dauphin, l'évêque Raymond de Mévouillon se réserve, mais probablement pour la forme, le droit exclusif de battre monnaie dans Gap.

Imprimerie:

- Le premier livre imprimé à Gap est un bréviaire sur lequel on ne lit ni nom d'imprimeur, ni lieu d'impression. Ce rarissime ouvrage fut probablement l'œuvre d'un ouvrier ambulant. Aucune imprimerie ne s'établit à Gap avant 1789.

Armoiries:

- De Gap: d'azur à une porte de ville surmontée de quatre tourelles, celles du milieu plus hautes et coiffées en pointe, celles des côtés crénelées, d'or, portillées et ajourées de sable. Pour cimier une fleur de lis rayonnante, par concession de Louis XIV.
- Du Chapitre : de gueules au bras de saint Arnoul bénissant, en pal, d'argent, vêtu de même, au chef cousu d'azur chargé de trois étoiles d'argent.
- Des Dominicains: d'azur chapé d'or, l'azur chargé d'un chien d'argent courant tenant dans sa gueule une torche enflammée de gueules et surmonté d'une étoile d'or.
- Des Ursulines : d'azur à une sainte Ursule au naturel, vêtue d'or, tenant une palme de sinople.
- Des Cordeliers : d'azur à deux bras, l'un nu, l'autre vêtu, cloués de sable, passés en sautoir sur une croix, le tout d'argent.

Biographie:

- BORRELY (François), dominicain, inquisiteur de la foi, remplit pendant vingt-quatre ans, à partit, de 1369, cet office contre les Vaudois des Alpes, de Vienne, Arles et Aix, et en fit brûler un grand nombre.
- FAREL (Guillaume), né vers 1490, d'une famille noble, exerçant à Gap l'office de notaire; il fut docteur en Sorbonne, régent au collège du Cardinal-Lemoine, adopta la réforme, vint la prêcher à Gap en 1522 et convertit sa famille aux idées nouvelles, alla ensuite répandre ses doctrines à Bâle (1524), à Strasbourg et à Montbéliard dans les environs de Lausanne et de, Genève (1526-1532), força Calvin à s'établir dans cette dernière ville (1532), revint évangéliser le Dauphiné et le Languedoc en 1561 et 1562 et mourut à Neuchâtel le 13 septembre 1565. Farel a laissé plusieurs ouvrages de théologie ; c'était un remarquable écrivain et un puissant orateur.
- GAP (Étienne de), chevalier de Saint-Jean de Jérusalem, fut, vers 1113, le fondateur de la maison de Saint-Gilles près d'Arles.
- GAP (Guillaume de), ainsi nommé du lieu de sa naissance, abbé de Saint-Denis de 1172 à 1186 ; il avait étudié la médecine, les lettres grecques et avait parcouru l'Orient d'où il avait rapporté de précieux manuscrits.
- GRAFFINEL (Pierre), évêque de Gap (1122-1129), où il était né, fut d'abord sacristain du chapitre (1090-1122). Il possédait avec Giraud, son frère, des propriétés dans un quartier qui porte encore le nom de Plan-Graffinel.
- JUVENIS (Raymond), né vers 1625, mort le 7 janvier 1705, ses ancêtres étaient notaires à Gap, et il fut à la fois consul de cette ville, subdélégué de l'intendant et procureur du roi. Il a laissé un grand nombre de manuscrits, entre autres:

  • une Histoire du Dauphiné (Bibi. de Carpentras),
    une suite de l'Histoire des Alpes maritimes et cottiennes, du P. Fournier (Bibi. du séminaire d'Embrun)
    et des recueils de notes (Bibi. de Gap).
  • - LAFFREY (Arnoul), né à Gap le 19 septembre 1735, mort à Paris le 19 septembre 1794, embrassa l'état ecclésiastique, parcourut presque toute l'Europe, trouva un protecteur dans le prince de Salm-Kirbourb et mourut deux mois après ce prince, qui périt sur l'échafaud. Il a publié
  • la Vie privée de Louis XV (Londres, 1781, 4 vol. in-8°), qui eut un grand succès ;
    ( on l'a abrégé en 1796, sous le titre de Siècle de Louis X V).
    Un dernier ouvrage de lui, les Annales de la monarchie française , est resté manuscrit.
  • - LA FONT (Paul DE), surnommé Poulotti, mort à Paris le 20 avril 1793, officier, écuyer du prince de Ligne; il a composé plusieurs ouvrages estimés sur l'hippiatrique (
    1) et les haras.
    - LA MOTTE-LA-PEYROUSE, (Gabriel-Rochon DE), né le 1er octobre 1667, d'une famille qui s'était fixée à Gap à la suite d'un mariage, peu d'années auparavant. Il fut lieutenant à six ans, colonel en 1714, brigadier des armées du roi (1719), gouverneur de Guipuscoa (1721), maréchal de camp (1734). Il chercha vainement à ravitailler Dantzick en 1734, fut nommé, en 1735, gouvernent de Valenciennes, commandeur de l'ordre de Saint-Louis, et mourut le 13 juillet 1738.
    - LE BLANC (François-Bruno), sieur de Châteauvillard, né en 1710, mort à Paris le 30 septembre 1772; il était fils de Reynaud-Bruno Le Blanc et d'Anne du Bousquet, il fut maître des comptes à Paris, commissaire des guerres et mourut gouverneur des Invalides.
    - MANNE (Mathieu-Laurent-Michel) né le 23 mars 1734, mort à Toulon le 19 mars 1806, chirurgien en chef de la flotte qui alla, en 1779, au secours des États-Unis; chirurgien en chef à Toulon jusqu'à sa mort; c'était un homme modeste et plein de mérite.
    - PELA (Honoré), sculpteur, se fixa à Gènes, où il produisit plusieurs morceaux de sculpture estimables; ils sont datés de 1680 et 1716. Sur l'un d'eux il se qualifie de natif de Gap.
    - PHILIBERT (François), surnommé le Cadet de Charance, seigneur de Montalquier, né vers 1550, mort en 1635. Il appartenait à une famille de petite bourgeoisie, embrassa la carrière des armes, défendit, en 1573, le château de Serres contre les protestants, puis, ayant lui-même embrassé la réforme, il contribua puissamment à la prise de Gap (1577), à celle d'Embrun (1585); ravitailla Chorges assiégé par La Vallette (1586), se distingua au combat de Pontcharra (1591), à la prise du fort Barraux (1598). Il fut anobli en 1591 et commanda dans la citadelle de Puymaure jusqu'à sa démolition (1633).
    - RAMBAUD (Honorat), né à Gap, mais maitre d' école à Marseille, publia, en 1578, un ouvrage dans lequel il proposait une réforme générale de l'orthographe française. Sa principale innovation était la création de vingt-huit lettres nouvelles.
    - ROCHAS (Joseph-Dominique DE), né en 1732, avocat, consul de Gap, mort en 1807. Cet homme, justement estimé pour ses vertus, a laissé des Mémoires sur sa ville natale ; ils sont encore inédits ; le manuscrit original est conservé dans la bibliothèque de Grenoble.
    - VALLOIN-CORSE (François), né en 1715, mort en 1791 , consul de Gap, jurisconsulte , auteur de nombreux mémoires, d'un travail sur l'histoire de la communauté de Tallard et de plusieurs fragments Histotiques sur le Gapençais, qui dénotent de la méthode et des recherches. Quelques-uns ont été publiés récemment.

    NOTA BENE

    "hippiatrique" Relatif à l'art de soigner les chevaux

    Bibliographie: