La paroisse d'Upaix, dont l'existence est connue
au moins depuis le XIIe siècle, était sous le
vocable de Notre-Dame de Bellevue. En 1418 nous y constatons
l'existence des chapelles de Saint-Jean, Sainte-Catherine,
Saint-Étienne, Saint-Antoine et Saint-Biaise, cette
dernière fondée par le seigneur d'Upaix et placée
sous le juspatronat de ses successeurs; celle de Saint-Jean avait
disparu en 1516, mais on y trouvait à cette époque les
chapelles nouvelles de Saint-Pierre et Saint-Sauveur et de
Saint-Vincent, En 1616 il n'existait plus que quatre des
précédentes chapelles; enfin, en 1708, les chapelles
étaient celles de Saint-Étienne, Sainte-Catherine,
Saint-Biaise, Saint-Martin, Notre-Dame des Grâces,
Saint-Étienne et Saint-Sauveur, Saint-Claude, Sainte-Barbe,
Sainte-Catherine, Saint-Antoine et Saint-Claude, Notre-Dame des
Agraniers et des Escoffiers, et Saint-Joseph, située au hameau
de Rourebeau; en 1770 on trouve en outre celle de,
Sainte-Anne.
Le clergé paroissial se composait, à la
même époque, d'un curé, et d'un secondaire
desservant spécialement le village de Rourebeau
Il existait trois prieurés à Upaix. Celui de
Saint-Andriol, nommé plus particulièrement le
prieuré d'Upaix, existait dès le XIIIe
siècle; il appartenait à l'abbaye de Saint-Michel de la
Cluse, règle de saint Benoît. Celui de Saint-Jacques qui
était uni à la prévôté de Chardavon,
près de Sisteron; le prieur était décimateur d'une
partie de la paroisse du Poët. Enfin, le troisième dont le
titre véritable était Saint-Martin des Horts (des
jardins) , est nomme, à partir de 1305, prioralus domus
dominarum subtus Upaisium; il appartenait, en effet, au couvent
des religieuses de Sainte-Claire de Sisteron, auquel Humbert II,
dauphin, fit à la date du 1er décembre 1335,
d'importantes donations de terres et de revenus à Upaix. Le
couvent de Sainte-Claire de Sisteron ayant été
supprimé vers 1740, l'évêque de Gap devint le
possesseur du prieuré qui leur appartenait.
Le rôle des décimes de 1516 en registre en
outre un monachus de Upaisio cotisé à la
somme de 2 florins; c'était peut-être un ermite
possédant dans cette paroisse quelques terres ou quelques
revenus. Il n'en est plus question dans les rôles
subséquents.
Les dîmes d'Upaix se partageaient entre les trois
prieurés qui se divisaient son territoire. Cette paroisse
faisait partie de l'archiprêtré du Gapençais.
Quelques donations avaient été faites à l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem dans le territoire d'Upaix; au XIIIe siècle la commanderie de Saint-Pierre-Avèz y possédait des terres et une chapelle sous le titre de Saint-Jean. Ces biens appartinrent, au XVe siècle, à la commanderie de Joucas, qui absorba celle de Saint-Pierre-Avèz ; en 1667 l'ordre de Saint-Jean ne possédait plus rien à Upaix.
Au XIIIe, siècle, un hôpital dédié à sainte Madeleine existait au hameau de Rourebeau, sur le parcours de la voie romaine de Gap à Sisteron. En 1224 le directeur prenait le titre de preceptor et se nommait Hugues. Cette maison hospitalière existait encore au XVIe siècle.
De 1232 à 1298 Upaix fut le siège du bailliage de Gapençais; il conserva ensuite une châtellenie et, lorsque l'importance des châtelains eut été amoindrie, il fut encore le siège d'une juridiction seigneuriale particulière s'exerçant à Gap, avec appel au vibailli de cette ville. Upaix faisait partie de l'élection et de la subdélégation de Gap.
Jusqu'en 1202 le comte de Forcalquier fut seigneur unique d'Upaix ; la seigneurie passa au Dauphin de 1202 à 1214 et à Amaury de Montfort, son gendre, de 1214 à 1232; depuis cette dernière époque le Dauphin fut seul seigneur d'Upaix, mais il le vendit à plusieurs reprises avec clause de rachat.
Upaix était au XIIIe siècle, un bourg important faisant avec tous ses environs un commerce considérable; il était habité par une colonie de juifs industrieux. En 1263 Léon, juif, fils d'Abraham, stipula avec le Dauphin, au nom de la communauté, une charte de libertés. Au XVIIe siècle il se tenait à Upaix trois foires importantes à Pâques, le 3 février et le 1er août.
1253, 11 mai, Guigues, dauphin, concède aux habitants d'Upaix une importante charte de libertés pendant un séjour qu'il fait dans cette communauté.
1263, 7 janvier, le Dauphin confirme la charte précédente et accorde de nouveaux privilèges à Upaix dans un séjour qu'il-y fait.
1270, du 16 au 30 juin, le Dauphin y séjourne.
1316, le 28 septembre et le 1er octobre, Jean II, dauphin, séjourne à Upaix.
1317, 13 août, autre passage du même dauphin.
1327, 19 février, Guigues VIII est à Upaix.
1334, du 9 au 12 juillet, Humbert II séjourne à Upaix.
1476, décembre, Louis XI inféode à Elion de Tressemanes la châtellenie d'Upaix.