TABLEAU HISTORIQUE DES HAUTES-ALPES


2. CHATELLENIE DE CHORGES.

La châtellenie de Chorges, qui fut généralement occupée par les mêmes châtelains que celle d’Embrun, s’étendait sur tout le canton de Chorges actuel, abstraction faite de la commune de Prunières, qui dépendait de la châtellenie d’Embrun. Cette circonscription territoriale, sauf le mandement de la Terre-d’Empire, dont l’annexion ne remonte qu’au milieu du XVe siècle, avait pour origine un état de choses fort ancien. Dès l’époque romaine la cité de Chorges était distincte de celle d’Embrun et s’étendait sur une portion de la peuplade des Caturiges ; une inscription du IIe siècle, qualifiant Chorges de civitas, et une autre inscription à Mercure finitimus (protecteur des frontières), trouvée à la Couche, précisément sur la limite des deux châtellenies du moyen-âge, le démontrent. Au IVe siècle, le pays de Chorges correspond vraisemblablement à la civitas Rigomagensium de la Notitia Galliarum et au pagus Rigomagensis du testament d’Abbon, qui fut le siège d’un évêché supprimé à l’époque des invasions burgondes (vers 480). Chorges eut au moyen-âge une vie propre et indépendante d’Embrun, fut le siège d’une châtellenie, d’une cour de justice commune. Les châtelains de Chorges sont en général les mêmes que ceux d’Embrun; cependant Hugues d’Orcières (1383) et Guillaume Gandelin (1489-1491), châtelains de Chorges, n’étaient pas châtelains d’Embrun. Un pacte d’union avait été conclu entre 1es communautés de Chorges, Rousset, Montgardin et Espinasses; le 4 octobre 1326, elles traitèrent d’un commun accord avec le Dauplnin et promirent de lui fournir, un contingent annuel de 50 ou 100 hommes d’armes pendant un mois, suivant l’éloignement du théàtre de la guerre.

Bibliographie:

- ROMAN (J.). Recherches sur l’emplacement de la civitas et de l’évêché Rigomagensium, Grenoble, Allier, 1880, in-8o.

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