- La cathédrale de Notre-Dame-d’Embrun ou plus régulièrement
Notre-Dame-des-trois-Rois, a sans doute pour origine une chapelle
construite par saint Marcellin, premier évêque d’Embrun,
au milieux du IVe siècle.
- Cette église primitive, dédiée à
saint Marcellin après la mort du fondateur de la chrétienté
d’Embrun, était déjà placée à l’époque
de Charlemagne, qui lui fit des largesses par son testament, sous le
vocable de Notre-Dame. Elle est nommée, en 1057, par le pape Victor
II, basilica Nostræ Dominæ genitricis semperque
virginis Mariæ, la cathédrale d’Embrun était
le siège d’un chapitre de chanoines composé d’un prévôt,
d’un archidiacre, d’un sacristain, d’un chantre et de douze chanoines;
au XVe siècle, en comprenant les chapelains, les prêtres, les
clercs et tout le personnel attaché au chapitre, il comptait plus
de cent membres et peut-être ce nombre avait-il été
encore plus grand au siècle précédent. En 1783 le
chapitre disposait de dix-sept prébendes et touchait une partie
de la dîme dans presque toutes les paroisses du diocèse.
- Les chanoines furent toujours soumis à la juridiction
épiscopale et ne possédèrent aucun droit de
justice.
Gotfridus | 1066 |
Bohellus | vers 1080 |
Gaudin | 1090 |
Olivier | 1106 |
Guillaume | 1146-1159 |
Pierre Radulphi | 1168-1172 |
Hugues Bertin | 1194-1198 |
Pierre Ébrard, de Valserres | 1212-1248 |
Jacques de Sérene | 1256-1263 |
Guillaume Pellizon | 1276-1296 |
Raymond de Blaquériis | 1296-1316 |
Bertrand de Déaux | 1319-1326 |
Pierre Durand | 1323-1326 |
Hugues de Mandagot | 1328-1359 |
Gérard Tesba | 1360 |
Gérard de Pousilhac | 1361-1372 |
Gérard ou Gaillard de Neuvcéglise | 1398-1403 |
Jean de Steenhout | 1406-1412 |
Jean Savini | 1422-1438 |
Jacques Albert | 1442-1464 |
Guy Allemand de Champs | 1472-1505 |
Robert du Sauze | 1506-1507 |
Antoine d’Avalon | 1508-1517 |
Jean Allemand de Champs | 1518-1526 |
Michel Sigaud | 1547 |
Hugues de Saint-Marcel d’Avançon | 1548-1564 |
Hugues de Saint-Marcel d’Avançon, neveu du précédent | 1567 |
Jean Javelli | 1583-1648 |
Louis Hugues | 1648-1661 |
Jean d’Hugues | 1662-1666 |
Sauveur-Étienne de Roux d’Arbaud de la Peyrusse, neveu du précédent | 1666-1694 |
Guillaume d’Hugue | 1725-1774 |
André du Plan de la Boaumelle | 1774-1791 |
- Le roi de France était premier chanoine d’Embrun
depuis Louis XI qui fut nommé à ce bénéfice
par un vote du chapitre approuvé par une bulle papale du 23 janvier
1482 ; l’archevêque était le second ; ni l’un ni l’autre ne
comptaient dans le nombre des seize chanoines dont j’ai parlé plus
haut et ils ne participaient pas aux revenus capitulaires.
- Le clergé de la cathédrale se composait
de deux curés et de plusieurs chapelains, dont la plupart étaient
à la nomination du chapitre.
- Les chapelles fondées dans cette église étaient
celles de Sainte-Marie, fondée en 1480 par Guillaume d’Aymonet ;
de Saint-André, fondée en 1495 par le chanoine Raoul Laurent
; de Notre-Dame-de-Consolation, de Saint-Pierre, de Saint-Pierre et de Saint-Michel,
de Saint-Jean, de Sainte-Marie-Madeleine, de Saint-Jean et de Saint-Mathieu,
de Saint-Pierre et de Saint-Paul, de la Conception, de Saint-Laurent,
de Saint-Hippolyte, de Saint-Philippe et de Saint-Jacques, de Saint-Georges,
quatre de la Trinité, quatre de Saint-André, deux de Sainte-Anne,
sept de Sainte-Catherine, quatre de Saint-Martin, sept de Saint-Marcellin,
quatre de Tous-les-Saints, deux de Saint-Christophe, deux de Saint-Sébastien,
deux des Onze-mille-Vierges, trois de la Sainte-Croix, quatre de Saint-Thomas.
Tel était l’état des chapellenies en 1516.
- Le 18 octobre 1334 le pape accorde cent jours d’indulgence
aux pèlerins
- En 1481 Louis XI donne au chapitre 4,000 ducats par an,
à la charge de chanter une messe quotidienne pour le roi ; cette
fondation, supprimée par Charles VIII, fut convertie par François
Ier en 1533 en une rente de 300 écus
- Les meubles et la chapelle des archevêques étaient
dévolus au chapitre après leur mort ; en 1555 Balthazard de
Jarente lui laissa 4,000 livres pour fonder une chapelle.
- Outre la cathédrale, Embrun avait six autres paroisses
: Saint-Hilaire, de laquelle dépendaient, en 1321, les hameaux du
Petit-Puy et de Caléyère Saint-Marcellin, de laquelle dépendait,
à la même époque, celui de Chauvet ; Saint-Pierre,
situé au centre de la ville; Saint-Vincent et Oronce, Sainte-Cécile
et Saint-Donat dans les autres quartiers. En 1516 les chapelles de Saint-Étienne,
Sainte-Marie-de-Consolation, Saint-Claude, Saint-Pélade, Saint-Jacques
et Saint-Laurent dépendaient de Saint-Marcellin; celles de Sainte-Anne
et de Saint-Antoitne de Saint-Pierre ; celle de Saint-Martin de Saint-Donat.
- En 1585, après la prise d’Embrun par les protestants,
Saint-Hilaire, Saint-Marcellin et Saint-Pierre furent ruinés de
telle sorte qu’i1 fallut les détruire; les trois autres églises
suffisaient aux besoins du culte. En 1777 elles étaient en si mauvais
état qu’on dut abattre Saint-Vincent et Sainte-Céci1e. On
ne conserva que l’église de Saint-Donat dans laquelle on établit
deux paroisses et deux curés à la nomination du chapitre
; les hameaux suburbains de Chauvet, du Petit-Puy, de Caléyére,
etc., en dépendaient. On avait réuni à cette église
les chapellenies suivantes: le Saint-Esprit, Saint-Hilaire, dépendant
de l’ancienne paroisse de Saint-Cécile; Saint-Antoine et Sainte-Marie-Madeleine,
dépendant de Saint-Vincent; Saint-Anne, Saint-Croix, Saint-Claude,
Saint-Étienne, Saint-Jacques, Saint-Laurent, Saint-Martin et Saint-Pélade,
dépendant de Saint-Donat.
- Tel
était l’état des paroisses d’Embrun depuis le XIVe siècle
jusqu’en 1789, mais antérieurement d’autres églises, probablement
avec titre paroissial, y avaient existé. La plus ancienne était
celle de Saint-Celse et Saint-Nazaire, dont parle Grégoire de Tours
comme existant de son temps (VIe siècle). L’église de Saint-Privat,
hors des murs, était aussi fort ancienne; d’après la tradition
elle s’élevait sur l’emplacement d’un petit oratoire construit par
saint Marcellin lors de son arrivée à Embrun au milieu du
IVe siècle; il n’en est plus fait mention à partir du XIIIe
siècle. Une église de Sainte-Marie de Artis (des Champs)
est citée dans une bulle (suspecte?) de 1152; c’est la seule
mention que l’on en trouve. Au XIIe siècle, il existait un cimetière
et très probablement une église de Sainte-Christine.
Enfin, une église paroissiale dédiée à saint
Saturnin (maintenant Saint-Surnin) était encore debout en
1218, entre Pont-Frache et Pralong ; elle disparaît à partir
de cette date.
- Plusieurs
chapelles existaient également hors la ville, parmi lesquelles je
citerai celle de Saint-Martin, construite avant 1237, réparée
en 1311 par l’archevêque Guillaume de Mandagot et démolie par
les huguenots en 1585 ; celle de Sainte-Marthe, près du torrent
de ce nom, existant déjà en 1417 et dont les ruines se voyaient
encore en 1720 ; celle du Saint-Esprit, appartenant à la confrérie
de ce nom et construite près du cimetière ; elle existait déjà
en 1406 et encore en 1575
- Un chapitre de chanoines réguliers
était attaché au XIIe siècle à l’église
de Saint-Marcellin ; on en trouve encore des mentions au XIVe siècle.
On ignore les circonstances de sa fondation et de sa suppression ; en 1402
cette église était desservie par un seul curé prenant
le titre de prieur.
-Le couvent des Cordeliers, fondé
au XIIIe siècle hors de la ville, fut reconstruit dans la ville de
1334 à 1335 par la libéralité de Humbert II, dauphin,
si l’on en croît la tradition. Ce prince lui donna, le 28 février
1338, une rente payable en blé. Le pape Nicolas IV concéda
par une bulle du 7 mai 1290 à ce cuvent une indulgence d’un an et
une quarantaine en faveur de ceux qui visiteraient à certaines fêtes
les nombreuses reliques qu’il renfermait. L’église en fut reconstruite
en 1413
- Le couvent des Capucines, fondé
par lettres patentes de Louis XIII, qui lui donna l’emplacement de la citadelle,
supprimée au mois de février 1633, fut construit de 1644 à
1645; il existait encore en 1789.
- Le couvent de la Visitation fut fondé
en 1623 ; la ville donna le terrain aux religieuses ; ce monastère
existait encore en 1780
- Les Hospitalières de
Saint-Augustin, appelées en 1748 à la direction de l’hôpital
d’Embrun, y étaient encore en 1789