
La cathédrale de Gap est sous le vocable de Notre-Dame
et de saint Arnoul; une église de Notre-Dame fut probablement construite
dans cette ville dés le IVe siècle; ce fut seulement
au XIIe siècle qu'on ajouta à ce vocable celui
de saint Arnoul, évêque de Gap, mort en 1070.
Un chapitre composé d'un doyen, d'un prévôt, d'un
archidiacre, d'un sacristain, d'un précenteur et de douze chanoines
(réduits plus tard à dix, puis à neuf), y était
attaché. Le clergé paroissial se composait, en 1546, de
deux curés, de douze bénéficiers, de six recteurs et
de plusieurs chapelains. Le chapitre avait la disposition de treize prébendes,
distribuées à ses membres d'après leur ordre d'ancienneté.
En vertu d'une bulle du 12 septembre 1176, les chanoines de Saint-Arnoul
prétendaient être soustraits à la juridiction épiscopale;
aux XIIIe et XIVe siècles, ils avaient un
juge capitulaire, et l'un d'eux faisait de droit partie du consulat
de la ville du Gap. Par une transaction du 5 février 1604, les chanoines
se soumirent entièrement à la juridiction de leur évêque,
à charge par celui-ci d'appeler le doyen et un chanoine comme juges
avec l'official dans les causes ecclésiastiques qui intéressaient
le chapitre ou ses membres.
L'évêque était de droit membre du chapitre de
Saint-Arnoul. Une bulle papale ordonna, le 1er juin 1321, de faire
des distributions en nature aux membres de ce corps qui seraient assidus
aux offices; une autre bulle du 5 février 1290, accorda quarante
jours d'indulgence aux fidèles qui fréquenteraient la cathédrale
de Gap aux fêtes de la Vierge, de saint Arnoul, de saint Arey,
et les huit jours suivants.
| Voici la liste des doyens du chapitre de Saint-Arnoul : | |
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- Ponce, XIe siècle - Lambert, XIe siècle - Ponce Ébrard, 1075-1099 - Guillaume de Bénévent, 1134-1169 - W ...... 1178-1199 - L . ., 1201 - P. . 1237 - Raoul de Montbonod, 1251-1279 - Pierre Reynier, 1286-1300 - Olivier de Laye, 1302-1315 - Guillaume d'Ethi, 1317 - Geoffroy Isnard, 1320 - Jacques Geoffroy, 1325-1327 - Raymond Étienne, 1329-1331 - Gaucher de Montauban, 1332-1341 - Guillaume Étienne, 1342 - Raoul de Montbonod, 1344 - Gaucher de Montauban, 1344-1364 - Pierre de Villani, 1372 - Raymond Baro, 1385-1393 - Jacques Artaud de Montauban, 1393 - Guillaume de Marcossey, dit Fournier, 1395 |
- Nicolas Lupi, 1404-1409 - Pierre Fabri, 1411 - Mathurin Guiffard, 1419-1439 - Jean de Saint-Germain, 1418-1462 - Mathieu de la Porte, 1476 - Antoine Palmier, 1499-1533 - Philibert de Montorcier, 1540 - Claude de Ponnat, 1544 - Pierre de Chaponnay, 1557-1576 - Sixte Constans, 1577-1596 - Laurent d'Aréod, 1596-1613 - Félicien de Bouvier, 1614-1626 - Antoine de Bouvier, 1627-1630 - Charles du Serre de la Grange, 1630-1676 - Louis du Serre de Melve, 1682-1685 - Alexandre de Veilhan de Rouserai, 1688-1694 - Claude de Pina, 1694-1747 - Étienne de l'Isle, 1747-1758 - Jean-Baptiste-Claude de la Gache, 1760-1764 - Charles-Bruno Céas, 1764-1769 - Claude-François Parmentier, 1770 - François Pascal, 1771-1777 - Jean Busco, 1777-1790. |
| - Voici maintenant la liste des prévots : | |
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- Pierre de Vizille, 1115
- Pierre Guignes, 1116 - Hugues, 1129-1140 - Étienne, 1178-1204 - A. Rousset, 1215 - Hugues, 1226 - Guillaume, 1228 - R ..., 1232-1237 - Lantelme de Montorcier, l239-1279 - Bertrand Maceya, vers 1280 - Raoul de Montbonod, 1285 - Pierre Gautier, 1286-1307 - Bertrand de Laincel, 1308-1315 -Jean d'Aubusson, 1390 - Audebert de Vienne, 1330 - Lantelme, 1339 - Jacques Disdier, 1310 - Jean Feraud, 1396 |
- Romain Mathieu, 1432 - Guillaume de Montorcier, 1444-1448 - Oronce Mathieu, 1452 - Philippe Robert, 1469 - Guillaume de Montorcier, 1476 - Robert du Sauze, 1476-1525 - Antoine de Rousset, 1526-1549 - Jacques Rambaud de Furmeyer, 1551-1562 - Barthélemy Martin, 1562 - Jacques de la Beaume, 1569 - Guillaume Baile-la-Tour, 1570-1590 - Jacques Paparin de Chaumont, 1622-1628 - Hugues de Ponnat, 1628 - Jean Arnaud de Montorcier, 1634-1655 - Gaspard de Beauvais, 1658-1697 - François Masseron, 1703-1719 - Ignace Céas, 1719-1747 - Charles-Bruno Céas, 1747-1781. |
| - La cathédrale renfermait un grand nombre de chapelles, fondées par: | |
- Pierre de Savines et Béatrix, sa femme, vers 1265 - l'un des deux évêques de la famille de Laincel qui se sont succédés sur le siège de Gap (1289-1318), sous le titre de Notre-Dame - Pierre Gautier, prévôt du chapitre (1286-1307) - Guillaume de Barras, sous le titre de Onze mille Vierges, vers 1290 - Guillaume d'Esparron, chanoine, sous le même titre, en 1334 - Dragonet de Montauban, évêque de Gap (1328-l348) - la veuve de Pierre Eudes, sous le titre de Sainte-Marie, vers 1350 - Pierre de Revillasc, seigneur d'Aspres, vers 1415 - Guillaume Gras, seigneur du Valgaudemar, vers 1500 - Jacques Chapelain - Pierre Masson, Jean de Chailloi |
- Giraud du Valgaudemar - la famille Richière - la veuve de Jacques Bienfait - Robinet de Cand - Andreude de Saint-Laurent - Mme de Saint-Germain - Albert Gervasi - Bonafous - un prètre de Corps, dont le nom est inconnu - Henri Arnulphi - Pierre Morel - Jacques Pugnet, le sieur d'Arènes - Pierre Casse, sous le titre de Sainte-Marie-Madeleine - Rostaing d'Aubusson, sous celui de Tous les Saints - Bernard Basterii, sous celui de Notre-Dame de Consolation - Bodon Chassagne, sous celui des Onze mille Vierges. |
J'ignore le nom des fondateurs des chapelles suivantes:
des Onze mille Vierges, deux de Notre-Dame, deux de Sainte-Marie-Madeleine
et de Saint-Martin. Enfin, trois autres avaient été fondées,
dont je ne connais pas même le titre. Toutes ces chapelles existaient
en 1516; cinq seulement survécurent aux guerres de religion. En 1708,
on en compte vingt-une , dont celle de Sainte-Anne, Sainte-Catherine, Saint-Géraud
et Saint-Paul, Saint-Joseph des Agonisants, Notre-Dame du Clocher, Notre-Dame
des Horts, Notre-Dame de la Miséricorde, Notre-Dame des Giraud et
celle de Bourgogne paraissent nouvellement fondées.
- Dés 1250 une chapelle de Saint-Honorat existait dans le palais
épiscopal
- A côté de la cathédrale existait un baptistère
probablement fort ancien, en forme de rotonde , et nommé, en 1323,
ecclesia sancti Johannis rotundi ; il fut ruiné par les
protestants en 1562 ont 1568.
- La ville de Gap possédait encore deux autres paroisses. La
première, sous le vocable de saint Étienne, existait au XIIIe
siècle. En 1516 elle renfermait des chapelles fondées par
Une dernière, qualifiée de Inter hortos,
fut unie, après la suppression de cette paroisse, à la chapelle
de Tous les Saints, d'Aubusson, de la cathédrale. L'église
de Saint- Étienne, détruite pendant les guerres de religion,
ne fut pas réédifiée.
- La troisième paroisse de Gap existait hors la ville, sous le
vocable de saint André. Elle avait été fondée,
en 1010 1 par Adalard et sa femme Frodina; en 1029 l'évêque
Féraud la donna à l'ordre de Cluny. On y établit un
prieuré qui renfermait trois religieux au XIIIe siècle,
et avait 140 florins de revenus vers 1380. Très maltraitée
pendant les guerres de religion, elle fut unie, en 1618, au collège
des Jésuites d'Embrun; en 1725 elle menaçait ruine et
fut interdite; la paroisse fut alors transportée dans la chapelle
des Franciscains, qui prit le nom de Saint-André, qu'elle porte
encore.
| - Voici la liste de quelques prieurs de Saint-André-lès-Gap : | |
Hugues, XIe siècle Humbert, vers 1080 Albert, vers 1080 Ymbert, vers 1090 (ces trois personnages n'en sont peut-être qu'un seul) Guillaume, 1171 Étienne de l'Hère, 1300-1302 |
Guy de Grolier, 138?-1392 Jean Amicy, 1413 Marin Chaillol, 1446 Claude de Couchenod, 1540-1543 Michel de Bonne, 1555-1570 Balthazard Espié, 1611-1618. |
| - Voici encore quelques chapelles de la banlieue de Gap : |
chapelle de Saint Mains, existant dès 1044, auprès de la ville, sur l'emplacement d'un ancien camp romain chapelle de Saint-Bonnet, à la Garde, existant déjà en 1079, donnée, à cette époque, au prieuré de Saint-André chapelle de Sainte-Colombe, au faubourg de ce nom, existant au commencement du XIIe siècle chapelle de Sainte-Marguerite, au village de ce nom, existant au XVIe siècle chapelle de Notre-Dame, à celui des Bassets, existant en 1708 chapelle au hameau de Treschatel, interdite vers 174O chapelle de Notre-Dame des Traverses, au quartier de Bonne, érigée en 1691 |
- Outre le prieuré de Saint-André, dont je
viens de parler, il en existait deux autres dans le territoire de Gap
Celui de Saint-Arey, dans le faubourg qui porte encore ce nom, appartenait
à l'abbaye d'Oulx, à laquelle il fut confirmé par
une bulle d'Eugène III, en 1148; en 1343 il renfermait trois religieux.
Presque ruiné pendant les guerres religieuses, il disparut au
XVIIe siècle.
- Le second prieuré était celui de Saint-Mains
(sanctus Mamitus) , qui, en 1150, existait déjà
sur l'emplacement d'un ancien camp romain et appartenait, dès cette
époque, à l'abbaye de Lérins, qui l'aliéna,
au XIVe siècle, en faveur du chapitre de Gap. Il existait
encore en 1616 et possédait trois chapellenies, mais il n'était
plus alors qu'un simple bénéfice.
- L'évêque de Gap, le chapitre de Saint-Arnoul,
les trois prieurs de Saint-André, de Saint-Arey et de Saint-Mains,
ainsi que les ordres hospitaliers dont il va être question plus loin,
se partageaient la dîme du territoire de Gap.
- En 1708 un ermite avait obtenu l'autorisation de se fixer près
du château de Charance, appartenant à l'évêque
de Gap.
- Les Cordeliers s'étaient établis à
Gap en 1220, leur église était dédiée
à saint François; au XIVe siècle on y avait
fondé une chapelle de Sainte-Catherine. En 1725 elle fut
érigée en paroisse, sous le titre de Saint-André. Ce
couvent existait encore en 1789.
- Les Dominicains avaient été fondés
en 1320, grâce aux libéralités du Dauphin; leur couvent,
qui existait encore au moment de la Révolution, était
construit au centre de la ville.
- Les Ursulines avaient été
fondées en 1614 et existaient encore en 1789. Leur chapelle était
sous le vocable de Saint-Antoine ; elles s'étaient installées
dans les bâtiments de l'ancienne commanderie de Saint-Antoine
qui leur avaient été donnés.
- Les Capucins, appelés dans son diocèse
par Salomon de Serre, évêque de Gap, dans le but
de convertir les protestants, s'établirent dans cette ville le 20
juillet 1614. Leur couvent, construit hors la ville, ne fut terminé
qu'en 1640; il existait encore en 1789.