
- En 1510 Gap était encore divisé, par de
très anciennes murailles, en deux villes, dont l'une nommée
le quartier des Ambalos ou de la Grande-Rue, était sous
la directe du Dauphin, et l'autre sous celle de l'évêque. Ce
dernier prétendait tenir des droits d'une donation de Guillaume, comte
de Provence, du 5 des calendes de janvier (28 décembre) 986 : Cette
tradition ne se trouve relatée dans aucun acte antérieur au
XVe siècle ; la souveraineté de Gap fut partagée
à l'amiable entre le comte de Provence et l'évêque en
1044. Un diplôme impérial du 31 juillet 1178 confirma aux évêques
de Gap leur droit régalien. Quant au Dauphin il hérita des
droits des comtes de Forcalquier, en 1232, et acquit des consuls de Gap,
le 11 janvier 1271, leur juridiction municipale. Le 18 octobre 1232, il fut
obligé de reconnaître qu'il devait hommage à l'évêque
qui possédait la ville de Gap en franc fief; le 15 septembre 1300,
une transaction intervint entre l'évêque et le Dauphin et régla
leurs droits réciproques ; en la parcourant on comprend quel chemin
immense avait déjà fait le second dans la suzeraineté
de la ville de Gap depuis soixante-dix ans. Cependant depuis l'année
1044, où il avait partagé avec l'évêque la souveraineté
de la ville de Cap, le comte de Provence ne négligea aucune occasion
d'affirmer son autorité ; en 1257 il fait promettre par le Dauphin
de lui restituer le Gapençais s'il n'a pas d'enfant; il se fait prêter
hommage par l'évêque jusqu'en 1480; fait hisser à chaque
changement de prélat son étendard sur le palais épiscopal,
en signe de souveraineté; se fait fournir régulièrement
six hommes d'armes pour trois semaines, pour ses chevauchées, et convoque
les milices en cas de besoin; le Dauphin lui-même lui prête
périodiquement hommage, quoiqu'il ait obtenu le 12 mai 1370, de la
reine Jeanne, d'en être dispensé si elle mourait sans enfants
; enfin, de 1463 à 1470, il est question de rétrocéder
Gap au comte, en échange de la Val-d'Oulle et malgré l'opposition
énergique du parlement de Grenoble ; ce projet eût sans doute
abouti sans la réunion de la Provence à la France.
- Au XVIIIe siècle la famille Anglés, par suite
de l'achat à l'évêque de quelques menus droits féodaux,
prenait le titre ambitieux de coseigneur de Gap. Antoine Anglés
vivait en 1700 ; Jacques en 1741; Jean-François en 1770.
- Nous allons passer en revue quelques arrières-fiefs de la banlieue
de Gap.