L’Oisansétait habité. à l’époque gauloise par la peuplade des Uceni qui lui a donné son nom ; elle était probablement cliente des Allobroges. Cette contrée faisait, de temps immémorial, partie de l’évêché et du comté de Grenoble; elle suivit toutes les vicissitudes historiques du Graisivaudan. appartint aux comtes d’Albon, plus tard dauphins de Viennois, à partir du XIe siècle; fut, pendant le moyen-âge, sous la juridiction du bailli, puis du vibailli du Graisivaudan, et dépendit ensuite, jusqu’à 1789, de l’intendance et de l’élection de Grenoble. Voici la liste des châtelains de l’Oisans :
- Hugues de Commiers, 1312-1314
- Guigues Pelissier, 1315-1322 - Guigues Czuppi, 1322 - Humbert Villet, 1325 - Pierre Basson, 1325 - Simonet François, 1325 - Josserand de Coni, 1326 - Nicolas Constans, 1327 - Jean Jamfiliaci, 1329-1330 - Antoine Giroud, 1335 - Guigues Pellissier, 1337 - Gillet de Moras, 1338 - Humbert Cholay, 1338-1340 |
- Guigues de Villaret, 1341
- Eustache Berlioz, 1342 - Jacques de Die. 1345 - François de Parme, 1348-1356 - Eymonet Richard, 1364-1399 - Clément Calabre, 1400 - André Ardouin de Launay, 1401 - Eymery de Brizay, 1403 - Jean Odoard, 1404-1406 - Pierre de Vanjany, 1407-1409 - Gilles Coppier, 1411-1417 - Aymar de Brins, 1418-1422 - Jean de Viennois, 1444-1452 - Jean Allemand, 1490. |
La châtellenie
de l’Oisans ne formait qu’un seul mandement qui comprenait toute la vallée
de la Romanche, depuis sa source, sur le col du Lautaret, jusqu’au territoire
de Vizille. Les paroisses de la Grave et du Villard-d’Arêne (aujourd’hui
du département des Hautes-Alpes) formaient une portion de ce mandement.
- En 1261 les habitant, du mandement de l’Oisans reconnurent devoir
au Dauphin la taille comtale. les cas impériaux, la chevauchée,
la corvée une fois l’an; les homme, établis dans le pays depuis
un an, et les bâtards qui y naissaient, lui appartenaient ; il prenait
par droit d’aubaine les biens des étrangers morts dans la contrée;
les lods s’y payaient au tiers denier. La justice appartenait exclusivement
au Dauphin sauf les délits ruraux inférieurs à 5 sous,
qui étaient de la compétence de quelques nobles. Il n’y avait
dans le mandement ni terres delphinales ni bois noirs, la chasse et la pêche
y étaient libres.
- Cette communauté comprenait, au XVIIIe siècle, trois paroisses : la Grave, le Chazelet et les Hières.
- Ces trois paroisses étaient sous le juspatronat des moines d’Oulx, collateurs de la cure et décimateurs.
- Un hôpital nommé l’Hôpital
de l’Oche existait à l’entrée
des gorges de Malaval et avait été, dit-on, fondé par
les Dauphins. Il exista jusqu’à la fin du siècle dernier.
- Les protestants avaient un temple à
la Grave; il fut démoli en vertu d’un arrêt du conseil du 13
mars 1684.
- La Grave dépendait de la châtellenie
de l’Oisans, du bailliage, de la subdélégation et de l’élection
de Grenoble. Le Dauphin y avait le droit de pleine justice, qui fut aliéné
en faveur des Seigneurs engagistes. Ces derniers exerçaient, au XVIIe
siècle , leur juridiction à Grenoble , avec appel au vibailliage.
Dès le XIVe siècle, le mistralie (perceptioin des revenus delphinaux) et
le champerie (constatation des délits
ruraux) avaient été albergés à des particuliers.
- La haute seigneurie de l’Oisans appartint
exclusivement au Dauphin jusqu’en 1466; le 2 juillet de cette année
Charles VII donna cette terre au bâtard d’Orléans, comte de
Dunois, pour faciliter son mariage avec Agnès de Savoie. Jean d’Orléans,
archevêque de Toulouse, leur fils, en hérita. Une ordonnance
du 13 décembre 1517 l’unit de nouveau au domaine, avec lequel Philippe
de Savoie, duc de Nemours, mari de Charlotte d’Orléans, a un procès
qui dure depuis 1532 jusqu’à 1543. Les ducs de Mercoeur et de Vaudémont
héritent de l’Oisans, 1567-1570.
- Il retourne au domaine et est vendu à
Lesdiguières le 6 novembre 1593 pour 39,375 livres.
- La mistralie de la Grave était
albergée à Hugues de la Poype en 1334, et la champerie à
Jean de Bressieu ou de Boissieu en 1399. Sa petite-fille Amédée
la possédait encore en 1413.
- Le dauphin Humbert II, après avoir
cédé le Dauphiné au roi de France, donna, le 8 octobre
1351, à son fils naturel, Amédée de Viennois, 150 livres
de rentes qu’il percevait sur la châtellenie de l’Oisans; les descendants
de ce seigneur les ont possédées jusqu’en 1789.
-Quelques autres coseigneurs se partageaient
les revenus féodaux de la Grave; la famille d’Oisans en avait une
partie de toute ancienneté : Hugues d’Oisans fut le dernier, vers
1335, et Aymon de Lemps, son héritier, vendit pour 700 florins sa
part aux consuls le 20 septembre 1366
- En 1300 Pierre Bérard y possédait
quelques droits; Guigues Bertrand et sa femme Éléonor, ses
héritiers, en prêtent hommage en 1341.
- Reynaud Bérard, Pierre et Henri
Reynaud, les héritiers de Pierre et Eudes de la Beaume vendirent tous
leurs droits aux consuls de la Grave avant 1391. La famille Auruce percevait
à la Grave quelques droits seigneuriaux; Guignes Auruce les vendit
au Dauphin vers 1300, et ce prince les revendit peu après à
Hugues de Commiers; Rondet et Hugues, ses petits-fils, les cédaient
aux consuls avant 1391. Enfin, le 7 décembre 1322, Herbert de Bardonnèche
échangea avec le Dauphin quelques revenus à la Grave contre
des revenus semblables à Salebertrand.
- 1482, 14 juin, le Dauphin exempte de tous
droits les habitants de la Grave et du Villard-d’Arêne qui se rendaient
aux foires de Briançon.
- 1476, 10 avril, albergement à Louis de Non, de Pignerol, et Antoine
Disdier, de Grenoble, des mines d’or, d’argent, étain, fer, cuivre
et plomb de l’Oisans.
- 1485, 23 septembre, même concession, pour dix ans, à Pierre
Fosche et André Gautier, à charge de porter le métal
à l’hôtel des monnaies de Grenoble et d’en donner le vingtième
au Dauphin.
- 1505, 11 janvier, même concession à Christophe Charbonnier.
- On fabriquait, au siècle dernier, à la Grave, des dentelles
grossières, d’un dessin pittoresque et ne manquant pas d’élégance.
- 1331, 18 mai, Humbert II passe à
la Grave.
- 1746, la Grave est détruit par un incendie.
- NICOLAÏ (NICOLAS de). Ce géographe,
qui eut beaucoup de célébrité au XVIe siècle
et que l’on a cru originaire de la Grave, était des environs de Bressieux,
en Viennois,
- L’Oisans (Album du Dauphiné,
t. III, p. 149).