TABLEAU HISTORIQUE DES HAUTES-ALPES


MONTMORIN

État ecclésial :

La paroisse de Montmorin était sous le vocable de saint Arnoul, évêque de Gap. La cure était à la collation du prieur de Bruis qui dépendait de l'abbaye de l'Ile-Barbe. Ce prieur était également décimateur de cette paroisse qui faisait partie de l'archiprêtré du Rosanais.

Ordres hospitalier :

L'ordre de Saint-Jean de Jérusalem possédait à Montmorin quelques revenus dont le commandeur de Gap fit hommage au roi-dauphin, le 27 juillet 1560.

Administration et Justice :

Comme à Bruis.

État féodal :

Les abbés de l'Ile-Barbe et sous eux les barons de Mévouillon possédaient la seigneurie majeure de Montmorin, comme celle de Bruis. Les seigneurs de Bruis avaient également des droits sur Montmorin. Le reste de cette terre était divisé en plusieurs coseigneuries.

  • Parceval de Rosans, 1166
    Jordan, 1202
    Parceval, 1250
    Jordan, 1280-1294
    Jordan, 1340
    Ce dernier a deux filles entre lesquelles sa part se divise :
    1re
    Arnaude, épouse d'Hugues du Puy, 1340
    Parceval, leur fils, qui achète quelques droits de Reynaud Rivière, 1360-1362
    Béatrix, épouse de Dragonet de Amorosio, 1362
    Pierre de Mévouillon-la-Chaup hérite de la précédente, dont il est le petit-fils, 1398-1413
    Pierre, son fils, achète la part que possédait Raymond d'Agoult, 1413-1418
    Baudon, 1424
    Pierre, 1433
    Antoine de Grolée est son héritier, 1476-1515
    Antoine de Grolée-Mévouillon épouse Isabeau de la Piarre et acquiert ainsi une part possédée par Antoine de la Piarre, son beau-père 1530
    Aymar, 1580
    Laurent qui meurt sans postérité, faisant héritière sa femme Marguerite de Saint Michel; elle vend cette seigneurie à Daniel Armand pour 333 écus d'or et un tiers, le 19 décembre 1599
    Ce dernier vend à Daniel Achard-Ferrus, le 9 mars 1602
    Catherine de Rosset achète, le 3 janvier 1603. Cette coseigneurie est absorbée, vers cette époque, par la suivante.
    2e
    Bérengère de Rosans épouse Reynaud de Rivière, 1361-1381
    Jordan, leur fils, 1399
    Jordan. 1407-1415
    Guillaume de Contour de Saignes lui avait acheté sa part pour 300 florins d'or, le 31 novembre 1407, mais il ne tarda pas à la lui rétrocéder
    Giraud de Rivière, 1458
    Antoine 1484
    Claude, son frère, 1490
    Antoine, 1544-1550
    Claude, 1570- 1587
    Antoine qui vend à René de la Tour-Gouvernet pour 9,000 livres, le 21 juillet 1618 > Jean de la Tour-Mirabel, son fils, 1619-1640
    Catherine-Françoise, sa fille, épouse Pierre de la Tour de la Charce, son cousin germain, 1650-1709
    Louis, leur fils, 1709-1714
    Jacques-Philippe-Auguste 1714-1746
    Philippe-Antoine-Gabriel, 1746-1760
    François de Laget achète en 1760
    Pierre, son fils, 1772-1789;
  • Roger de Montmorin, 1096 Montalin de Bruis, 1256
    Guigues de Montalin,1297
    Parceval de la Roche hérite de Dragonet de Antorosio, 1334-1362
    Jacques achète une part à Reynaud Rivière, 1362
    Parceval, 1409-1414
    Louis Nicat, notaire, achète au précèdent, 1473
    François, 1490
    Marie, sa fille, épouse Guillaume du Faur puis Pierre de Gaillard, 1570-1574
    Françoise de Gaillard à laquelle Daniel Achard-Ferrus achète la part 2,000 écus d'or (avec celle de Daniel Armand), le 9 mars 1602. Elle tombe, à la suite de cette acquisition, dans la première part de la coseigneurie précédente ;
  • Guillaume Auger, seigneur de six parties de Montmorin, 1326
    Guillaume, 1380
    Georges vend à Antoine Vieux, 1407
    Raymond et Antoine Vieux, 1413
    Catherine et Briande Taparel femmes de Henri Raymond et de Jacques de la Villette, possédaient cette coseigneurie en 1422
  • Arnaud Flotte, en 1330
    François de Saint- Vincent, 1320
    Dragonette, sa femme, 1330
    Isnard de Saint-Vincent fils et héritier de cette dernière, 1338
  • Histoire :

    1340, 6 novembre, Humbert II, dauphin, passe à Montmorin.

    Biographie :

    Tour (Philis ou plutôt, parait-il, Philippe de la), dite Mlle de la Charce, fille de Pierre de la Tour, seigneur de la Charce, et de Françoise de la Tour-Mirabel née à Montmorin, le 5 janvier 1645. Née protestante, elle embrassa le catholicisme et reçut du roi une pension de 2,000 livres Elle servit utilement l'État au moment de l'invasion de Alpes par le duc de Savoie, en 1692, mais on ne sait pas précisément en quoi consistèrent ses services. Il est probable qu'elle contribua par son argent et ses exhortations à armer les populations des Baronnies, et surtout qu'elle empêcha les protestants de se réunir à l'envahisseur, comme ils en étaient vivement pressés. Il est certain qu'elle prit pas elle-même les armes et ne livra aucun combat à l'ennemi, dont les troupes ne dépassèrent pas la rivière du Buëch. On a fort exagéré la part qu'elle prit à ces événements; ni son portrait, ni ses pistolets ne furent, comme on l'a si souvent écrit, déposés à Saint-Denis. Une réaction en sens contraire à été la conséquence de ces exagérations et on est arrivé à considérer Philis de la Tour pour ainsi dire comme un mythe. Il faut se tenir sagement entre ces deux opinions extrêmes. Elle mourut en 1703.

    Bibliographie :

    LESBROS (abbé). Philis de la Tour-du-Pin, Mademoiselle de la Charce; étude historique. paris, Téqui, 1883, in-8°.

    [Retour]