
- La paroisse de Saint-Bonnet, sous
le vocable du saint dont le bourg porte le nom, date au moins du XIIe siècle.
En 1152, d'après une bulle suspecte, elle était réclamée
par les moines italiens de l'abbaye de Bréma, comme une ancienne possession
de celle de la Novalaise, détruite au Xe siècle, à laquelle
ils prétendaient succéder. Saint-Bonnet était le siège
de l'archiprêtré du Champsaur au moins depuis le XIIIe siècle
; dès la même époque l'abbaye de Saint-Victor de Marseille,
de l'ordre de Cluny, y avait fondé un prieuré important, qui
vers 1380, rapportait cent francs d'or. Ayant à la suite des guerres
de religion, perdu la plus grande partie de ses revenus, il fut uni à
celui de Romette qui dépendait également de Saint-Victor. Le
prieur était collateur de la cure et percevait la plus grande partie
des dîmes de la paroisse. Le clergé se composait au XVIIIe siècle
d'un curé et d'un desservant. En 1516 une chapelle de Saint-Claude
était fondée dans cette église; avant 1708 on en avait
fondé une seconde sous le titre de Saint-Hippolyte.
- L'ordre de Saint-Antoine en Viennois possédait
des biens et un hôpital à Saint-Bonnet, par suite de la cession
qui qui lui en avait été faite par celui de Saint-Jean-de-Jérusalem,
le 16 mai 1311. Ces biens retournèrent à l'ordre de Saint-Jean,
après la suppression de celui de Saint-Antoine, en 1778.
- De temps immémorial il y avait à
Saint-Bonnet un hôpital fondé par les Dauphins ; il fut maintenu
par lettres-patentes du 25 février 1697, tandis qu'une foule d'autres
furent supprimés.
- Le culte réformé fut autorisé à Saint-Bonnet, par lettres du gouverneur du Dauphiné, de 1571; il fût supprimé par ordonnance du 7 avril 1685 et le temple démoli en vertu d'un arrêt du Conseil du roi, du 25 juin de la même année.
| - Mathieu Moussy, |
1599 |
| - Jean-Paul Perrin, |
1600-1601 |
| - Jacques d'Estienne, |
1602-1626 |
| - François Guérin, |
1630 |
| - Daniel Piffard, |
1637 |
| - André Serre, |
1660 |
| - Claude Bontoux, |
1678-1684 |
Saint-Bonnet était le chef-lieu
du duché du Champsaur; un châtelain, dont les attributions étaient
fort étendues, y résidait au moyen âge; à cause
de l'importance de ses fonctions, on lui avait adjoint un vichâtelain.
A partir de 1611 on établit à Saint-Bonnet un vibailliage ducal,
avec appel direct au parlement de Grenoble; vingt-une paroisses formaient
sa juridiction. On trouvera les listes de ces divers magistrats aux articles
consacrés au vibailliage et à la châtellenie du Champsaur.
Saint-Bonnet dépendait de l'élection de Grenoble et de la subdélégation
de Gap. Il était le siège de la mistralie ou administration
domaniale du Champsaur tout entier. L'office de mistral était possédé
de 1340 à 1345 par Guillaume de Bleis; en 1345 Girard de Saint-Dieudonné
lui succéda. Le 21 juillet 1422 la mistralie du Champsaur fut inféodée
à Jean de Méreuil. Louis et Jean, ses fils, lui succédèrent,
1466
- Jean, fils de Jean, 1509
- François de Botarne, 1512
- Jean Masaud la vend à Gratien de Faudon en 1519
- Aymar Bourguignon, 1533-1535 - Amblard Soulier l'achète pour 660
écus d'or en 1545 et y subroge immédiatement son frère
- Une moitié de cette mistralie avait été inféodée
à l'abbé de Saint-Chaffre qui la vendit en 1487 à Yves
Levy ; celui-ci la céda à Claude Ventolet qui la possédait
encore en 1538.
- Jean de Saint-Marcel acheta la mistralie toute entière pour 18,420
livres tournois en 1559. Elle appartenait à Claude Escalier en 1648
et ne consistait plus alors qu'en quelques revenus payés par les communautés.
- Saint-Bonnet était un fief delphinal qui fut vendu parfois avec clause de rachat. La famille de Bonne en avait acquis une partie dès le XIVe siècle : François de Bonne acheta, en 1302, les îles de Saint-Bonnet, du domaine delphinal, et en fit hommage en 1334
-A partir de 1585, le domaine delphinal de Saint-Bonnet fut acquis
pièce à pièce par Lesdiguières et uni, en 1611,
au duché créé en sa faveur.
- Jean Gras possédait quelques droits féodaux à
Saint-Bonnet en 1400; il les légua à Jean de Bardonnèche,
qui les vendit à Jean de Rame, le 25 août 1407 ; celui-ci les
revendit à la communauté pour 198 florins d'or, le 7 juin 1409.
- 1338, 31 janvier, Humbert II accorde
aux Lombards établis à Saint-Bonnet, la liberté de trafiquer,
moyennant 120 florins d'or par an
- 1404, 31 janvier, ordonnance de Charles VI établissant deux foires
à Saint-Bonnet.
- 1524, 18 août, Claude et Jean Lagier établissent sur le Drac
une scierie à eau.
-1312, 2 novembre, Jean II est à
Saint-Bonnet.
-1340, 18 novembre, séjour de Humbert II.
-1494, 30 août, Charles VIII passe à Saint-Bonnet, allant
en Italie.
-1515, août, François Ier, passe à Saint-Bonnet
avec le même but.
-1524, incendie qui détruit Saint-Bonnet.
-1541, 1 avril, autre incendie.
-1596, 16 juin, Alexandre de Médicis, légat du pape, passe
à Saint-Bonnet.
-1626, 2 septembre, autre incendie.
-1629, 24 février, Louis XIII et Richelieu, allant en Italie,
passent à Saint-Bonnet,
-1692, septembre, les coureurs de l'armée du due de Savoie incendient
Saint-Bonnet.
- BONNE (Raymond de), prêtre, religieux
de l'ordre de Saint-Dominique, évêque de Vaison (1380-1390 ?),
Il était fils de François, notaire à Saint-Bonnet, et
d'Alix de Laye.
- BONNE (François de), duc de Lesdiguières et du Champsaur,
né le 2 avril 1541 (et non en 1543 comme on l'a cru jusqu'ici), guidon
de la compagnie du capitaine Furméyer (1562), capitaine d'une compagnie
(1565), lieutenant en Gapençais de Montbrun, chef des protestants
dauphinois, (1573), chef des protestants du Dauphiné (1577), capitaine
de cinquante hommes d'armes (159l), conseiller d'État (1593), lieutenant-général
en Provence, lieutenant-général des armées du Roi (1595),
lieutenant-général en Dauphiné (1598), en Artois, en
Picardie, en Boulonnais (1600), maréchal de France (1609), duc et
pair (1611). maréchal de camp général (1621), chevalier
du Saint-Esprit, connétable de France (1622), converti au catholicisme
la même année, mort à Valence le 2 septembre 1626. Il
remporta les victoires d'Esparron, Pontcharra, Salebertrand et les Molettes
; s'empara des villes de Gap, Embrun, Briançon, Grenoble, Exilles,
Cavours, Briqueyras, Château-Dauphin, Guillestre, Montélimar
etc. Il devint puissamment riche posséda pour 600 mille livres de
joyaux, eut 500 mille livres de rente, et une prodigieuse quantité
de seigneuries, donna 700 mille livres de dot à ses filles (environ
4 millions à la puissance actuelle de l'argent), Son, influence fut
immense sur la politique française pendant les règnes d'Henri
IV et de Louis XIII, Il était fils de Jean de Bonne, et Françoise
de Castellane ; épousa, en premières noces, Claudine de Berenger
du Gua (1566); en secondes, Marie Vignon (1617). Parmi ses enfants trois
filles seulement vécurent assez pour se marier. .Madeleine, femme
de Charles de Créqui, eut seule des enfants. La famille de Bonne-Lesdiguières
s'éteignit en sa personne.
- LESDIGUIÈRES est sans contredit la plus grande gloire militaire
du Dauphiné; aucune statue ne lui a été encore élevée
dans la province qu'il a illustrée.