En 739 Abbon donna par son testament à l'abbaye de la Novalaise
ses possessions en Vallouise (Vallis Gerentonna) ; l'abbaye d'Oulx
succéda au XIe siècle aux droits de celle-ci. Dès
1118 l'église paroissiale était sous le vocable de saint
Étienne, protomartyr; Benoit, archevèque d'Embrun. en 1118,
et le pape Calixte II, en 1120, confirmèrent à Oulx, la possession
des églises de Saint-Etienne, Saint-Geniès et Saint-Roman.
Le mème Benoit leur donna, vers 1105, une partie des dîmes
de la Vallouise ; Taillefer, comte de Viennois, leur en donna une autre
vers 1178. Un titre imprimé dans le cartulaire d'Oulx (p. 196) énumère
les droits très nombreux que possédait ce monastère
dans cette vallée.
Un prieuré fut fonde sous le titre de Saint-Étienne
à Ville-Vallouise ; en 1342 il comptait, outre le prieur, trois
chanoines
Au XIIe siècle les chapelles de Saint-Geniés et Saint-Roman
existaient déjà dans cette paroisse; en 1472 on y trouve
celles de Saint-Vincent, Saint-Michel, Saint-Jean I'évangéliste,Notre-Dame-de-Consolation,
Saint-Sébastien, Saint-Pierre et Saint-Paul. En 1516 les
chapelles de Saint-Claude. de la Trinité et de Notre-Dame s'étaient
ajoutées aux précédentes ; Notre-Dame s'étaient
ajoutées aux précédentes ; en 1742 leur nombre s'était
encore accru des chapelles de l'Ecce homo, de Quem genuit adoraril et
de Notre-Dame-du-Rosaire. Enfin, en 1783, il y avait dans tout dans la paroisse
quinze chapelles, dont celle de Saint-Vincent-Ferrier.Le clergé
paroissial, à cette époque, à cette époque, se
composait d'un seul curé et de huit vicaires ou desservants qui disaient
le dimanche les offices dans les hameaux du Puy-Saint-Vincent, du Puy-Aillaud,
du Sarret, du Villard, des Claux et des Prés.
En vertu de la transaction. de 1747, les consuls
payaient pour les dîmes au monastère d'Oulx 522 livres et
soixante-quatorze setiers de métayer à l'archevèque
et au chapitre d'Embrun.
Un hôpital datant du moyen-âge existait encore
à Vallouise en 1789.
A l'époque
romaine , Ville-Vallouise était probablement une station de la
voie de Briançon à Mens-en-Trièves par le col de
l'Eychouda, la Vallouise et le Valgaudemar; le rédacteur
de la carte de Peutinger en a indiqué l'emplacement sans en inscrire
le nom
- Au moyen-âge elle était le siège d'une
châtellenie delphinale. La Vallouise avait formé d'abord
un mandement particulier absorbé plus tard par celui de Briançon
dont il ne put être détaché par la suite.
-
Au point de vue administratif et judiciaire, la Vallouise dépendait
de Briançon.
Beaucoup de familles ont possedé des droits seigneuriaux en Vallouise. Voici la descendance des principale
Les consuls de la Vallouise rachètent ce fief.
Par une série d'actes du 26 novembre 1309, du 16 janvier 1312,
du 5 novembre 1315, du 12 septembre 1316 et du 9 septembre 1317,
le dauphin Jean II céda aux habitants de la Vallouise ses droits
de police rurale, de tasches ou corvées, ses redevances en foin,
les autorise à transmettre héréditairement leurs
biens, à faire pâturer, à bûcherer dans ses
forêts, à construire des moulins, des fours et à creuser
des canaux, moyennant une rente annuelle en grains
En 1339 la Vallouise rendait au Dauphin deux cent soixante-dix-neuf
setiers de seigle, quarante d'avoine, six quintaux et demi de fromage
et environ 1.000 florins. Le 19 juin 1343, Humbert II leur remit toutes
ses rentes en nature moyennant le paiement annuel de 16 livres 5 sols
tournois.
-1487, 25 avril, le Dauphin coucède à
Jean Magnin toutes les mines de la Vallouise pour vingt ans.
-1525, 14 novembre François Ier autorise la création d'une
foire à Vallouise le 4 octobre.
- Les femmes de la Vallouise , depuis une époque très
reculée, fabriquent des dentelles très grossières,
mais d'un dessin élégant et artistique.
Au moyen-âge la Vallouise était presque exclusivement
habitée par les hérétiques Vaudois; dés 1096
leur présence y est signalée par le Pape.
D'abord laissés en paix à cause de leur éloignement,
de leur petit nombre et de leur, caractère pacifique, ils furent
poursuivis en 1335 et 1348 par ordre du dauphin Humbert II, dont le zèle
fut excité par une bulle papale.
Cette persécution n'ayant pas empèché cette petite
secte d'exister et même de s'étendre, le Pape délégua
un inquisiteur nommé François Borelly, qui, de 1393 à
1408, fit bruler un grand nombre de Vaudois.
Sur ces entrefaites (1401), saint Vincent-Ferrier passa en Vallouise,
y séjourna quelque temps et il pensa avoir définitivement
converti les Vaudois. Il se trompait, et tout le XVe siècle ne
fut qu'une série d'actes de violence, d'emprisonnements et de
supplices ; les choses allèrent si loin que Louis XI. par une lettre
du 18 mai 1478, crut devoir prendre ces malheureux sous sa protection,
et, comme témoignage de reconnaissance, ils donnèrent le
nom de Vallis-Loysia à leur pays, qui portait auparavant celui de
Vallis-Puta (vallée infecte).
Cependant , en 1487, les informations et les emprisonnements recommencèrent
; suivant un procès-verbal des archives de l'Isère, cinq
cents Vaudois étaient à cette époque l'objet d'ajournements
et la plupart étaient emprisonnés.
Deux ans plus tard (mars 1489), Charles VIII édictait en leur
faveur des lettres d'abolition, leur faisait restituer leurs biens et
leur liberté; mais, peu de mois après, les rigueurs redoublèrent,
on se livra, dans la Vallouise, à un massacre systématique,
et la partie la plus vaillante de la population s'étant réfugiée
dans une caverne près du quartier de l'Aile-Froide, on l'y enfuma
le 20 avril 1489 et tous périrent.
Cette terrible exécution ne suffit pas, parait-il, à faire
disparaître les Vaudois, car, par lettre du 25 juin 1489, le Roi
ordonna de continuer à informer contre les survivants. L'inquisteur
Albert de Catane remplit à cette époque le rôle qu'avait
rempli cent ans plus tôt François Borelly.
Le 1er septembre 1494, Charles VIII se dirigeant d'Embrun sur Briançon
et ensuite en Italie, apprit qu'un Vaudois très influent dans
le pays se cachait non loin de là ; il le fit saisie et pendre
par son prévôt à un arbre de la route.
Ces persécutions prirent fin le 12 octobre 1501 par des lettres-patentes
de Louis XII, qui prenait les Vaudois sous sa protection et défendait
de les inquiéter. Le pays était dépeuplé,
ce qui n'avait pas péri avait abjuré ou s'était expatrié.
LÉOTAUD (Vincent), surnommé le P.Vincent
de Vallouise, né en 1595, mort à Embrun le 16 juin 1672, Jésuite,
auteur de plusieurs ouvrages fort estimés sur les mathématiques
ROSSIGNOL ( Jean-Joseph), né le 3 juillet 1726, mort à
Turin en 1817, jésuite auteur d'une multitude d'ouvrages d'histoire,
sciences, pédagogie, théologie, philosophie, qui ne forment
par moins de soixante-quinze volumes, qui ne forment pas moins de soixante-quinze
volumes, réimprimés à Turin en trente-deux volumes
in8°. D'abord professeur au collège d 'Embrun, puis forcé
de s'expatrier au moment de la Révolution, il professa les mathématiques
à Wilna, à Milan, et mourut sans avoir revu la France. Les
éditions originales de ses ouvrages sont en général
fort rares.
Muston (Alexis) L'israël des Alpes, Paris, 1853,
4 vol. in-12
Rossignol (le P.) Lettres sur la Vallouise Turin, Suffetti, 1804,
in-8°