TABLEAU HISTORIQUE DES HAUTES-ALPES

CHÂTELLENIE DU QUEYRAS

Retour

Le châtelain du Queyras fut de tous les châtelains du Briançonnais celui qui conserva le plus d’autorité même après la création des baillis, à cause de l’éloignement du Queyras de la ville de Briançon et de l’importance de cette vallée, frontière de l’Italie, dans laquelle les Dauphins possédaient un château-fort qui jouait un rôle considérable dans la défense de la contrée. Voici le nom de quelques-uns de ces magistrats:

Dodon Bard 1274
Aimeri Leuczon 1315-1317
André de Vaulnavais 1318-1320
Chaffrey Royer 1322
Jean de Bellegarde 1327-1330
Guigues Lenczon 1335-1341
Rodolphe d’Arlo 1344-1345
Jean Paviot 1378-1388
Jean Garcin 1389-1400
Guy de Sassenage 1401-1410
- N.. Gras 1412-1414
Livet de Commiers 1418-1423
Bandon de Châteauroux 1451
Alexandre Biondel 1456-1483
Bernard Sigaud 1498
Retour

ÉCARTON DU QUEYRAS

Retour

Il comprenait la vallée entière du Guil depuis le défilé nommé les Combes-du-Queyras jusqu’au Mont-Viso; à l’époque gauloise, cette contrée était habitée par la nation des Quariates.
Les Dauphins y implantèrent leur autorité aussitôt que dans le Briançonnais proprement dit.
Il y avait en Queyras sept mistralies: au château-Queyras, à Arvieux, à Molines, à Aiguilles, à Ristolas, à Saint-Véran et à Abriès. Le Dauphin possédait le haut domaine de toute la contrée en 1260, le droit absolu de justice, de chasse, de pèche; la propriété des eaux, bois, montagnes et terres vagues; il percevait des redevances de pâquerage, de riverage, de bûcherage, de pulvérage, de chevalage ;
  • -chaque maison lui devait un chapon pour droit de fouage ;
  • -chaque personne 2 sols ou un mouton pour droit de pâturage ;
  • -les tâches ou corvées étaient albergées pour cent quarante setiers de grains ;
  • -il percevait la taille comtale, le plaid à miséricorde pour les mutations, une somme arbitraire pour les cas impériaux et les deux tiers des dîmes, dont il laissait un tiers aux mistraux pour leur rémunération.
  • -A ces revenus s’ajoutaient les droits réels qu’il pouvait posséder sur les terres.
En 1339 le Queyras rapportait au Dauphin, 649 livres 3 sols 8 deniers, neuf cent quatre saumées de seigle, sept cent quatre d’orge ou avoine, quarante deux livres de cire, trois agneaux et trois cent trente quatre chapons.
Les transactions conclues par Humbert II, en 1343, avec le Briançonnais, eurent également leur effet eu Queyras. (Je renvoie à ce que j’en ai dit à l’article de la Principauté du Briançonnais.)
Par, une charte du 19 juin 1343, le Dauphin céda aux communautés du Queyras ses revenus en nature, moyennant 67 livres tournois Il n’y avait aucun fief particulier en Queyras, mais plusieurs familles nobles y possédaient des droits seigneuriaux ; le 13 décembre 1311, Jean II, dauphin, leur concéda une charte de privilèges fort importante.
Peu à peu ces droits seigneuriaux furent éteints par des acquisitions successives des communautés.
Voici les noms de quelques uns de ces nobles :

1311, Pons et Guillaume Albert, Marquet et Hugonet Humbert frères, François et Pierre Humbert, Pierre Blanc, Albert Ysnard Hugues et Antoine Nehelli, Bertrand Giraud, Lantelme et Pierre Rostaing, Pierre Rostaing, fils de feu Lantelme, Albert et Guillaume Albert, Guigonne, fille de, feu Pierre Rivière, Perrette, fille de feu Eudes d’Arvieux, Alix, fille de feu Arnaud d’Arvieux, Guigonet Albert, Arnaud, fils de feu Arnaud Eudes 1339, Guigues, Leuczon et Pierre du Château, Jean Bertrand, Laurent Nehelli, Antoine, Jacques, Pons, Guigues, Guillaume et Jacques Albert, Guillaume et Pierre Rostaing, Guillaume et Hugues Rage, Berton, Jacques, Guillaume et Jacques Martin, Guigues, Jean, Guillaume et Pierre Eudes, Jean et Falcon de Molines, Pierre Donzel, Jean Fenoul, Guillaume Bérard, Rambaud Ribaud, Armand, Eudes, Arnaud et Guillaume Rambaud, Raymond des Combes.1419, Sadon, François, Guillaume, et Antoine Rambaud, Pierre Barthélemy et Guillaume Donzel, Guillaume Franc. – 1445 Jean et Audré Donzel, Jacques Humbert, Honoré, son oncle, Alix et Marguerite, ses nièces, Arnoul et Marion Humbert, André, Lantelme et Jean Nehelli Sadon Olivier. 4490, Chaffrey, Raymond, Barthélemy et André Rambaud, N…Humbert Pierre et Oronce Émé, Chaffrey Humbert.
Voici la descendance de la famille de Queyras qui avait le plus de droits et d’autorité dans cette vallée et qui parait y avoir séjourné le plus longtemps:
Guillaume de Queyras, 1247 Pierre, Gilbert, Obert et Eudes, vers 1300 Lantelme, Gabriel, Allemand, Raymond, François, Pons, Aynard, Jean, Pierre, Aynard, Pierrette, Marquet, Hugonet, François et Pierre, 1311 Bertrand, 1330 François, Pierre, Gabriel, Raymond, Guigues Arnoul, Ardicon, Solermis et Guillaume. 1371 1402 François, dit Gabriel, et François, 1398-1410.
Le 24 novembre 1421 le Dauphin donna à son chambellan, Borgne Caqueran, le Queyras entier en fief, mais ce seigneur l’échangea 12 mai suivant, pour une autre terre.
Le 28 juillet 1644 Claude de Chabo acheta au domaine cette châtellenie: cette vente ne tarda pas à être résiliée.
Le 13 juillet 1531 le Dauphin albergea à Emmanuel Julien toutes les mines d’or qu’il pourrait trouver en Queyras.
L’archevêque d’Embrun avait la collation de toutes les cures de cette vallée, au nombre de neuf.

-Bibliographie:

ALBERT (abbé). Histoire géographique, naturelle, ecclésiastique et civile du diocèse d’Embrun (t. i, p. 315 351). Onze temples usurpés dans la vallée du Queyras, qui n’a que huit lieues et huit paroisses (s. I., n. n., n. d.) in-8°