Ce mandement composé de cinq paroisses, fut
en outre augmenté, de 1458 à 1480, par l'annexion de la moitié
du mandement de Montmirail ( Voir cet article)
; il fut érigé en marquisat en 1715. Les documents abondent
sur la seigneurie de Savines, mais elle fut tellement morcelée et
passa entre tant de mains que la liste de ses seigneurs serait immense, si
toutefois il est possible de la faire complète. Des marchands, des
tisserands, etc.., en ont possédé des parts à diverses
époques ; aussitôt qu'un bourgeois d'Embrun avait des prétentions
à vivre noblement, il achetait une petite coseigneurie à
Savines. Il est donc impossible de suivre l'histoire féodal de cette
terre avec une précision absolue, au milieu de ce dédale de
coseigneuries constamment achetées, échangées ou revendues.
On trouvera à l'article consacré à
la communauté de Savines tout ce
qui touche à l'état administratif, judiciaire et féodal
du mandement en général.
- La paroisse de Prunières
était, sous le vocable de saint Sauveur qui fut transformé
en celui de la Transfiguration. Des chapelles de Saint-Jacques et Sainte-Marie,
y était fondées en 1516. La seconde existait seul en 1742
; mais peu après on y ajouta une chapelle de sainte-Catherine.
Le clergé se composait d'un curé nommé par l'abbé
de Boscodon.
- Dans cette paroisse existait le prieuré de
Saint-Michel-de-la-Couche ; sur foi d'un article plus que douteux on l'a
cru fondé en 1027 par le comte de provence en faveur de l'abbaye de
Saint-Michel de la Cluse (Savoie) ; il peut es faire toutefois que l'acte
de fondation qui est venu jusqu'à nous, ait été fabriqué
pour remplacer un acte ayant réellement existé et qui aurait
été perdu. Quoi qu'il en soit, en 1140 le prieuré de
Saint-Michel-de-la-Couche appartenait à l'abbaye de Boscodon ; vers
1380 son revenu était de plus de 120 florins d'or.
- Les dîmes de cette paroisse étaient
perçues par l'abbé de Boscodon pour deux tiers et par le
curé pour un tiers
L'ordre de Saint-Jean de Jérusalem possédait dans cette paroisse un hôpital nommé maintenant encore l'hôpital de Saint-Jean. Il relevait de la commanderie d'Embrun, et les terres en avait été aliénées avant 1667.
Dépendait d'Embrun au point de vue administratif et de la juridiction seigneuriale de Savines avec appel au vibailli au point de vue judiciaire.
Prunières, comme toutes les communautés
du mandement de Savines, était divisé en plusieurs coseigneuries
; elles furent réunies en une seule au XVIe siècle. Le marquisat
de Savines créé en 1715, ne s'étendit pas sur Prunières
qui eut toujours un seigneur particulier.
- 1330, 10 Juin, transaction entre les habitants
de Prunières, Guillaume de Savines, seigneur majeur, Guillaume de
Rame et Guigues Athenulphi, par laquelle ils sont autorisés à
élire des consuls, à s'imposer suivant leurs besoins et à
créer des gardiens pour leur champs.
- 1376, on répare les murailles de Prunières
- 1585, août, Lesdiguières s'empare de
Prunières
- 1586 novembre, Prunières est brûlé
par les troupes d'Epernon et La Valette qui faisaient le siège de
Chorges
- 1692, août, nouvel incendie occasionné
par les troupes du duc de Savoie
ESTENNE DE PRUNIÈRES. (François
d'), fils de Joseph et de Louise de Bonnivard-Mazet, entre dans les
ordres et fut évêque de Grasse de 1753 à 1756.
ROUSSET (Antoine de ), fils d'Imbert de Rousset seigneur
de Prunières, il fut prévôt du chapitre de Gap( 1525-1549)
ROUSSET, (Albert de) neveu du précédent,
gouverneur de Gap par intérim (1568), lieutenant du gouverneur
du Dauphiné, chevalier de l'ordre, tué en 1575 au pont de
Blaçons, regretté par ses ennemis eux-mêmes.