Ce mandement situé entre ceux des Crottes et de Savines existait déjà en 1132 et fut supprimé dans l’intervalle des années 1458 à 1480.
- Il n’y avait aucune paroisse dans le mandement de
Montmirail, mais une très ancienne chapelle de Notre-Dame
existait dans le hameau principal. En 1708 un nommé Jean Albrand
en fonda une autre au hameau du Bois sous le vocable de saint
Benoit. Montmirail dépendait de la paroisse des Crottes ;
l’abbaye de Boscodon et les chevaliers de
Saint-Jean de Jérusalem, successeurs des Templiers, se
partageaient
la dîme d’une manière inégale.
-Sur le territoire de ce mandement existait l’abbaye de Notre-Dame de
Boscodon, fondée en 1132 par Pons Albert, Guillaume et Pierre de
Montmirail et les héritiers de Pierre Adam, qui lui
donnèrent
des fonds de terre assez étendus et la faculté d’en
acquérir d’autres suivant leurs besoins. Cette donation fut
confirmée par les mêmes le 23 mars 1142, et
approuvée par les comtes de
Forcalquier, de Barcelone, les Dauphins et l’Empereur.
Boscodon fut
d’abord
occupé par une colonie de moines envoyée par l’abbaye de
Chalais, fondée par saint Hugues, près de Grenoble;
quand cette abbaye eut disparu, au commencement du XIVe siècle,
les abbés généraux de l’ordre Chalaisien firent
leur résidence à Boscodon qui devint ainsi chef d’ordre. Ses
fondations s’étendaient dans les diocèses d’Embrun, Gap, Digne et
Sisteron ; les donations affluèrent, mais la discipline ne
taida pas à se relâcher. Plusieurs tentatives de
réforme ne réussirent pas, Benoit XIII voulut, mais sans succès,
unir ce monastère à celui de Saint-Michel-de-la-Cluze,
l’administration des biens laissa à désirer, plusieurs
incendies occasionnèrent de grandes dépenses et enfin les
guerres de religion vinrent lui porter les derniers coups. En 1769
l’abbaye ne comptait plus que onze religieux, et une ordonnance royale
ayant supprimé tous les monastères soumis aux ordinaires
des lieux qui n’en avaient pas au moins douze, Boscodon dut
disparaitre. Cette suppression, contre laquelle protestèrent
vainement les religieux et les paroisses voisines, se fit avec la
connivence de l’abbé de Boscodon, auquel on laissa son titre et
ses revenus, et de l’archevêque d’Embrun qui réunit
à son domaine particulier la majeure partie des biens de
l’abbaye ; le reste fut donné à l’hôpital d’Embrun.
On installa dans les bâtiments
déserts deux chapelains destinés à acquitter les
fondations
pieuses. L’abbaye de Boscodon possédait une partie des
dîmes
de l’Embrunais, de la vallée de Seynes, une grande terre
à
Paillerols (Basses-Alpes) et plusieurs prieurés dont il sera
question
dans des articles séparés.
Guillaume de Lyon, | 1132-1135 |
Guigues de Revel, | 1145-1172 |
Guigues deTorame, | 1172-1180 |
Guillaume, | 1180-1190 |
Rostaing, | 1190 |
Guillaume deTurriers, | 1193-1195 |
Pierre, | 1196 |
Gaudemar, | 1197 -1200 |
Richaud, | 1200 |
Guillaume Élie, | 1200-1204 |
Giraud, | 1205 |
Raymond, | 1210 |
Bostaing, | 1216 |
Guigues de l’Escal, | 12l8-1225 |
Guillaume Élie, | 1226 |
Guillaume de l’Escale, | 1233-1244 |
Richaud, | 1247-1251 |
Guillaume de Turriers, | 1253 -1263 |
Arnoul, | 1263 |
Guillaume de Vachère, | 1265-1267 |
Olivier, | 1269 |
Guillaume de Bourdeau, | 1270-1276 |
Arnout de Turriers, | 1277-1285 |
Pierre de Corps, | 1287-1297 |
Raybaud Artaud (d’Avançon), | 1300-1307 |
Pierre Chauvin, | 1307-1311 |
Guillaume Albert, | 1311-1320 |
Raoul Richaud, | 1323 |
Guillaume de Rame, | 1326 |
Guillaume Albert, | 1326 |
Jeoffroy de la Penne, | 1330-1346 |
Pierre Baboti, | 1349-1356 |
Pierre de Rousset, | 1360-1371 |
Raoul Ricard, | 1379-1386 |
Isoard, | 1390 |
Pierre de Funeto, | 1393-1415 |
Jean de Poligny, | 1415-1426 |
Pierre de Sancto Atuhiano, | 1427-1456 |
Bernard d’Ascar, | 1457-1461 |
Pierre, | 1461 |
Bernard, | 1465 |
Jacques René, | 1465 |
Jean de Beaumont, | 1468-1478 |
Étienne d’e la Font de Savines, | 1478 |
Claude d’Arces, | 1479-1519 |
Guy de Faugères, | 1520-1540 |
Nicolas de la Croix, | 1546-1551 |
Alexandre de Compenio, | 1552-1554 |
Alexandre de Rosset, | 1560 |
Alphonse de Rosset, | 1569-1596 |
Sautereau, | 1629-1680 |
Michel de Sautereau, | 1680-1712 |
Victor-Amédée de la Font de Savines, | 1712-1760 |
Antoine-Joseph Amat de Volx, évêque de Senès | 1760-1771 |
Jean-Gabriel d’Agay, | 1771-1779 |
Joseph de Leyssin, | 1779-1790 |
L’ordre du Temple possédait en 1234 des biens assez considérables à Montmirail à l’endroit nommé maintenant encore le Temple et le Champ-Chevalier. L’ordre de Saint-Jean de Jérusalem lui succéda; ce domaine relevait de la commanderie d’Embrun et il avait été aliéné avant 1667.
Quand il fut partagé entre les Crottes et Savines, le mandement de Montmirail perdit son autonomie communale et suivit les vicissitudes des deux mandements auxquels il fut annexé.
Il y eut d’abord des seigneurs particuliers à
Montmirail; Pons Albert, Guillaume et Pierre de Montmirail et les
héritiers de Pierre Adam se dépouillèrent de la
pluspart de leurs
droits en faveur des moines de Boscodon. Le Dauphin, l’ordre du Temple,
puis de Saint-jean et l’abbaye de Boscodon étaient seigneurs de
cette terre du XIIe au XVIe siècle. En 1593 le Dauphin vendit
tous
ses droits sur Montmirail aux seigneurs des Crottes et de Savines,
suivant
leur part respective dans le partage de ce mandement entre ces deux
communautés. Ils en jouirent jusqu’en 1789
-1132, fondation de l’abbaye de Boscodon
-Fin 1370 ou commencement 1371, un incendie consume les
bâtiments de l’abbaye
-1432, autre incendie de cet abbaye
-1585, août,les protestants s’en emparent, chassent les
moines, brûlent le monastère. L’abbé Abel de
Sautereau (1600-1629) le fait reconstruire
-1692, août, les soldats du duc de Savoie incendient une
dernière foi l’abbaye de Boscodon; léglise seul a
survécu à tous ces désastres.
Les armoiries de l’abbaye de Boscodon étaient: d’or au pin de sinople
PILOT DE THORCY (Ém.) Abbaye de Notre-Dame
de Boscodon, près Embrun, règle de saint Benoit, chef
d’ordre. Grenoble, Drevet, 1873, in-8°.