
Les limites de la commune actuelle des Crottes ne sont pas celles de l’ancien mandement; un petit mandement, celui de MONTMIRAIL, dont il sera question plus loin, a été partagé entre cette communauté et celle de Savines au XVe siècle.
La paroisse des Crottes sous le vocable de
saint Laurent, existait déjà au XIIe siècle. En 1458
il y avait dans cette paroisse une chapelle de la Trinité, dont l’archevêque
d’Embrun avait le juspatronat, une chapelle de NotreDame, des chapelles
fondées par Hugues Baile, Jacques Michalon, Pierre Garcin et une
dernière de Notre-Dame-de-la-Perrotine, dont la famille de Naveisse
avait le juspatronat au XVIIIe siècle.
En 1489 nous trouvons, en outre, une chapelle de
Saint-Firmin.
En 1516, outre les précédentes, il
en existait deux autres dédiées à saint Jean et à
saint Antoine.
En 1625 un nommé Jacques Morel fonda une chapelle
de Sainte-Luce.
En 1644 nous constatons la fondation de deux nouvelles
chapelles de Sainte-Catherine et Sainte Croix.
En 1658 un apothicaire d’Avignon, originaire des
Crottes et nommé Claude Morel, fonda la chapelle de Notre-Dame-de-Bon-Repos,
au hameau des Sanières; elle fut consacrée le 12
octobre 1718 et la messe s’y disait deux fois la semaine.
Laurent de Rame, sieur de Chantereine, chanoine d’Embrun,
fonda dans l’église paroissiale, en 1660, la chapelle de Saint-François,
sous le juspatronat du seigneur des Crottes,
En 1670 nous trouvons la fondation, à l’entrée
du village, de la chapelle de Saint-Sébastien, que les consuls
firent réparer en 1700
En 1701 la fondation de celle de Sainte-Madeleine,
au hameau de Beauvillard, par Jean Albrand ;
En 1731 la fondation, au hameau du Forest, de celle
de Notre-Dame-des-Neiges, par Jean Bosc.
Au XVIIIe siècle il existait, outre ces chapelles,
celle de Saint-Jean à la Montagne, celle de Saint-Marcellin au
Forest, de Saint-Claude à Combe-Meyranne, de Saint-Jean-Baptiste
aux Albrands, de Saint-Roch, sous le juspatronat de la famille Albrand,
de Tous-les-Saints, sous celui du chapitre d’Embrun; de la Trinité,
sous celui de la famille Garnier, et des Onze-Mille-Vierges, sous celui
de la famille Baile de Baratier.
- Le clergé paroissial se composait
d’un curé et de deux vicaires; le curé était nommé,
par l’abbé de Boscodon, ainsi que l’un des vivaires ; le second
par le chapitre d’Embrun. Les dîmes de la paroisse, se partageaient
entre l’abbaye de Boscodon et le chapitre d’Embrun ; ce dernier avait
dans cette paroisse une prébende dont l’archidiacre était
titulaire.
Le droit de justice appartenait au Dauphin et au seigneur
majeur; par concession du 6 août 1319 ce dernier avait, aussi bien
que le Dauphin, droit de haute justice et faculté d’élever
des fourches patibulaires. Au XVIIIe Siècle cette juridiction très
amoindrie s’exerçait à Embrun ,avec droit d’appel au vibailliage.
Les Crottes dépendaient d’Embrun au point de vue administratif.
Un châtelain seigneurial ou baile et un mistral delphinal y résidaient.
Cette terre était divisée en plusieurs
coseigneuries ; les seigneurs de Baratier (voir
cet article) et le chapitre d’Embrun en possédaient une faible
partie, le Dauphin y avait, au contraire, des droits qu’il vendit en
1593 au seigneur majeur des Crottes, pour 450 écus ; cette vente
fut renouvelée à plusieurs reprise jusqu’à la Révolution.
-Les seigneurs des Crottes fournissaient au Dauphin
un cavalier armé pour ses chevauchées.
-1265, 11 janvier, Guigues VII concède aux seigneurs
des Crottes une importante charte de privilèges.
-1319, 6 août, ces privilèges sont encore augmentés
par Henri, évêque de Metz, régent du Dauphiné.
-1348, 4 décembre, Humbert II donne, moyennant une rente
annuelle de 20 florins, tous les bois qu’il possède dans le territoire
des Crottes aux habitants.
-1580, novembre, Lesdiguières s’empare des Crottes avec la
connivence du seigneur Antoine de Rame; il abandonne sa conquête
peu de semaines plus tard.
-1584, août, il s’en empare de nouveau.
-1692, août, l’armée du due de Savoie incendie le village
et le château ; la communauté paie une contribution de 2,000
livres.
D’or au dauphin d’azur, crêté, barbé et oreillé de gueules, au-dessus des deux, lettres S. L. (Sanctus Laurentius)
-GENEVÈS (Étienne), évêque de Saint-Paul-trois-Châteaux
; d’après le Gallia il aurait été originaire de la
ville dont il fut évêque ; mais il était probablement
né aux Crottes, où il possédait des biens eu 1458,
et où une famille Genevès a existé jusqu’à notre
époque. Il fut d’abord chanoine de Montélimar, puis curé
de Savines et official de l’archevêque d’Embrun. Nommé évêque
de Saint-Paul en 1450, il mourut dans cette ville en 1470.
-RAME (Antoine de), seigneur des Crottes par 1a mort de Gaspard,
son père, arrivée en 1549. Il suivit la carrière
des armes, embrassa le protestantisme, et l’ayant abjuré en 1583,
il fut nommé gouverneur de l’Embrunais (1585), du Briançonnais
(1587) et mourut en 1592.
-RAME (Mathieu de), fils du précédent, excellent officier
de cavalerie, se distingua à la bataille de Vizille (1588) et
porta au Roi les drapeaux qui y furent conquis sur les Suisses. Nommé
gouverneur de Digne en 1593, il y soutint Henri IV contre les Ligueurs.